Constat L?invasion acridienne a fait le malheur des uns et le bonheur des autres en Algérie. Si ce fléau a mis dans le désespoir de nombreux paysans touchés, il n?a pas manqué cependant de renflouer les caisses des vendeurs des pesticides dont les prix ont connu une hausse vertigineuse et rapide, d?où l?inflation. «Cette année, nous avons acheté des pesticides de Chine trois fois moins chers qu?en 2004. Nous en avons envoyé 120 000 litres aux pays du Sahel. Par ailleurs, l?Algérie a dépensé, dans le cadre de cette lutte, plus de 13 milliards de dinars.» C?est ce qui a été révélé lors de la conférence de presse animée, hier, au ministère de l?Agriculture et du Développement local par Abdesslam Chelghoum, président de la cellule de crise. «La situation est maîtrisée. Le criquet est suivi selon son couloir, en vertical à travers les oueds.» Le traitement en Algérie a concerné, en phase automnale de l?année 2004, une superficie de 1 402 860 ha, surface globale infestée et traitée soit 326 000 ha de capacité de lutte par jour. 769 000 ha ont été prospectés par voie aérienne et 1 908 000 ha par voie terrestre. Selon Abdesslam Chelghoum, «au niveau du plateau de Tadmaït et au nord du Hoggar, l?activité acridienne est modérée à cause des conditions écologiques pour l?instant défavorables au criquet et nous facilitant par conséquent la tâche. Au nord du Sahara, en revanche, une certaine activité d?ailés immatures quiescents a été révélée par une prospection en cours mais sans aucune évolution biologique grâce aux basses températures. Ces populations découvertes sont immédiatement traitées.» M. Chelghoum précise également que 41 000 personnes ont été formées dans le cadre de la lutte antiacridienne. Un programme de recherche est appliqué conjointement entre les secteurs de l?agriculture et de la recherche impliquant des compétences scientifiques nationales axant sur plusieurs thèmes : l?écoéthologie du ravageur, les méthodes de lutte, le comportement du criquet, les effets sur l?environnement, les aspects économiques et le système d?information. En région occidentale, 7,3 millions d?hectares ont été infestés, dont 5,8 sont traitées. La superficie restante soit 1,5 ha n?a pu être traitée en été d?où leur migration vers le Nord (Maroc et Algérie). Le manque d?humidité au nord de la Mauritanie révèle l?absence d?activité acridienne. Beaucoup de moyens algériens ont été mis en place dans ce pays à fin de lutter contre ce fléau : 9 équipes de prospection terrestre, un aéronef, 10 unités d?intervention, 2 bases logistiques et un poste de commandement avancé à Tindouf.