Bilan 39 000 logements seulement, sur les 250 000 prévus par an, ont été livrés, en 2004. Plus d?un million de logements devraient être réalisés entre 2004 et 2009. Lancé en juillet dernier, ce programme est réparti sur plusieurs formules différentes censées répondre aux moyens financiers de tout Algérien. Le logement social locatif constitue une part importante de ce programme, avec 130 000 unités en cours de réalisation, plus les 120 000 inscrites au programme additionnel. Le logement rural est aussi la préoccupation du gouvernement qui lui réserve une part de 115 000 logements dans un premier temps et 275 000 inscrits dans le programme additionnel. En outre, 55 000 logements ont été prévus dans le cadre de la location-vente ainsi que 45 000 logements promotionnels. Le Logement social participatif (LSP) est concerné par 40 000 unités et 215 000 autres dans le cadre du programme additionnel. Afin de réaliser ce projet «gigantesque», 94 000 ha de terrains urbanisables sont nécessaires. Une assiette de foncier qui permet, selon le ministère de l?Habitat, la réalisation de 2 820 000 unités. Ces terrains sont répartis sur les 23 wilayas du littoral à raison de 31 m2 par habitant, les 15 wilayas des Hauts-Plateaux à raison de 380 m2 par habitant et les 10 wilayas du Sud à raison de 110 m2 par habitant. Seulement, il semble qu?il y ait décalage entre les prévisions et la concrétisation. Ainsi, si le programme quinquennal prévoit la réalisation de 200 000 logements par an, le Conseil national économique et social (Cnes) indique, dans son dernier rapport, que «les réalisations de logements sont à une moyenne annuelle de 100 000 unités face à une demande estimée à 1,2 million». Pour sa part, le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, avait déclaré qu? «aucune entreprise algérienne n?est capable de livrer annuellement plus de 1000 logements». De son côté, Abdelkrim Chelghoum, chercheur en génie parasismique, a proposé la réalisation de 70 000 logements par année au lieu des 200 000 prévus par le gouvernement. Cette proposition a été faite par le chercheur à la suite du séisme du 21 mai 2003, en expliquant l?impossibilité d?atteindre les 200 000 unités par an vu la sismicité du sol. C?est pourquoi, il suggérera «de rectifier la configuration du projet et la révision du nombre à la baisse pour essayer d?être dans les temps». S?agissant du coût, il est nécessaire «de mobiliser un montant global de 555 milliards de dinars, soit un besoin de crédit budgétaire annuel de 111 milliards de dinars». Ces crédits seront dégagés par la Caisse nationale de logement (CNL). Enfin pour l?année 2004, 95 844 logements ont été lancés dont 38 000 à caractère social locatif, 14 000 LSP et 40 000 logements ruraux. Seuls 80 800 logements ont cependant été réalisés dont 39 000 livrés, au lieu des 250 000 programmés chaque année. Le pari sera-t-il tenu ? Des incertitudes pèsent plus que jamais sur ce programme.