Résumé de la 1re partie Alphonse de Lamartine rencontre Julie Charles dans une station thermale. Ils ne se quittent plus. Il a l'idée de lui faire signe et de l'inviter à rejoindre sa barque, il est même prêt à changer son itinéraire et à se rendre à l'abbaye, mais il hésite. Si cette femme a refusé un rameur, c'est parce qu'elle ne veut pas de compagnie. Le temps change brusquement. Le ciel se couvre et les eaux, devenues noires, s'agitent. ? La tempête ! crie un rameur. Le vent se lève et de grosses vagues se forment. Les marins reçoivent de violents paquets d'eau qui manquent de les faire tomber, mais ils s'accrochent à leurs avirons. ? Nous allons rejoindre la rive, monsieur, lance l?un d'eux à Lamartine, il n'y a pas de raison de s'inquiéter ! Mais le jeune homme ne répond pas : il est occupé à suivre du regard la barque de la jeune femme qui a du mal a maintenir son équilibre. Heureusement qu'on approche du rivage ! Mais la pluie se met de la partie et le ciel se zèbre d'éclairs. Lamartine n'aperçoit plus la barque. ? Madame Charles !, crie-t-il. ? Elle va accoster !, crie un marin. Un éclair plus fort lui montre la barque. Elle chavire et une lame gigantesque la jette sur le rivage. ? Vite, il faut la secourir ! Les marins redoublent d'efforts. Lamartine se précipite vers le rivage sur lequel la jeune femme gît, inanimée. Il la prend dans ses bras, met son oreille sur sa poitrine. Par bonheur, elle respire encore. D'ailleurs, elle ne tarde pas à ouvrir les yeux. ? Où suis-je ?, demande-t-elle. ? Vous avez failli mourir !, lui dit-il sur un ton de reproche. Vous avez été bien imprudente de vous aventurer toute seule sur le lac ! ? Il faisait beau, quand je suis partie... Oh, je suis si lasse... Elle penche la tête sur son épaule, elle ferme de nouveau les yeux, mais cette fois, c'est pour dormir. Les marins regardent en souriant ce charmant tableau. ? L'abbaye est toute proche, vous pouvez l'y conduire. Elle s'y reposera et dès que la tempête sera tombée, vous pourrez retourner à la pension. Désormais, ils ne se quittent plus. Il sait déjà que la jeune femme qu'il a secourue, Julie Charles, est l'épouse du professeur Charles, de l'académie des sciences. Il apprend qu'elle vient des îles et a, par sa mère, du sang créole dans les veines. Abandonnée par son père, elle s'est installée avec sa mère en France. Elle a longtemps vécu dans la pauvreté avant de rencontrer un homme exceptionnel, le professeur Charles, de quarante ans son aîné, qui lui a proposé de l?épouser. ? J'ai accepté, dit-elle, pour ne plus avoir faim. Mais elle ajoute aussitôt : le professeur est également un homme doux... J'ai beaucoup d'affection pour lui ! Elle a de l'affection pour son époux, aujourd'hui âgé de soixante-dix ans, mais l'affection n'est pas l'amour et Lamartine l'a compris. Mais comment gagner l'amour de cette femme qui semble si timide ? Il ne la quitte pas de la journée, il l'emmène pour de longues promenades à travers les bois et lui récite de longues et belles poésies. ? Julie, je vous aime ! ? Alphonse, je vous aime ! (à suivre...)