Justice «Une instruction sera ouverte sur la spéculation autour des terres agricoles situées à Bouchaoui (Staouéli) qui ont été détournées de leur vocation agricole et fera toute la lumière sur ceux qui en ont bénéficié». Ces propos tenus par le ministre de l?Agriculture, hier, en marge de la visite d'inspection qu'il a effectuée à la Cour suprême, ont remis sur le tapis la question du foncier agricole détourné de sa vocation initiale. Le ministre a affirmé sa détermination à suivre cette affaire à l'instar de toutes les autres jugées délicates, comme l'a été le dossier du groupe Khalifa «instruit par la justice en toute liberté», a-t-il ajouté. Selon lui, tous ceux qui ont été impliqués dans ce dossier et se sont enrichis à la suite de malversations concernant cette affaire, répondront de leurs actes devant la justice. «Les terres seront rendues à leur propriétaire légal : le peuple», dira-t-il. Les détournements en question ont eu l?effet de diminuer le taux de couverture agricole dans le pays la réduisant à 11 % alors que la norme internationale est de 25 %, a affirmé M. Berouague, responsable à la Direction générale des forêts, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. «Des espaces forestiers ont été rongés dans pas mal de villes à l?image de ce village construit entièrement sur un domaine forestier», dira-t-il. Pour éviter pareils dépassements, un décret vient d?être amendé permettant de démolir toute habitation construite sur un terrain agricole. «Ce fut le cas à Gouraya où des cabanons ont été construits de façon illicite», précise M. Berouague pour qui le processus de démolition est en marche. Toutefois, l?opération prendra du temps parce qu?il faudra parfois traiter des situations au cas par cas. Par ailleurs, il s?agit de freiner l?avancée du béton au détriment des terres agricoles en prenant des mesures urgentes. Clôturer ces espaces, est une solution parmi d?autres qui suivront selon M. Berouague. C?est le cas de la forêt de Bouchaoui où des travaux sont menés en ce sens. Des habitations ont poussé à la lisière de cet espace le menaçant de disparition. Un programme de reboisement est mené à travers le territoire au bout duquel 1,245 million d?hectares seront reboisés sur vingt ans à raison de 60 000 ha/an. Ce qui fera passer le couvert végétal de 11 à 13 % en Algérie. Autre projet, «le reverdissement des villes». Une opération qui consiste à planter des arbres à l?intérieur des villes du pays. Quant aux forêts suburbaines, un décret sur les forêts récréatives a été élaboré pour les donner en concession à des organisme privés pour en faire des espaces de détente. Certains de ces projets, faut-il le rappeler, datent depuis longtemps, sans toutefois être concrétisés. - La superficie de la forêt algérienne est de 4 100 000 ha. - De 2001 à 2004, près de 160 000 ha ont été replantés dont 108 000 en plantations utiles et économiques pour préserver les sols, éviter l?envasement des barrages et pour une utilité agricole. - 1 m2 par habitant, est la norme mondiale en matière de ratio en espace vert par habitant. Sur leur maquette, les architectes en prennent compte, sur le terrain, c?est autre chose.