Fait Entre 1999 et 2002, les cas de violence contre les enfants ont doublé et sont passés de près de 2 000 à plus de 5 000. L'Algérie compte plus de 330 000 enfants handicapés, dont 25 % le sont à la suite d?accidents. Et seulement 4 % parmi eux sont scolarisés. C'est ce qu'a affirmé, ce matin, Mustapha Khiati, président de la Forem sur les ondes de la chaîne III. «Qu?est-ce-qui a été fait pour ces enfants et pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation ? Nous avons constaté que peu de choses ont été accomplies dans ce domaine. Nous estimons à un million les enfants victimes du terrorisme aujourd'hui, ce sont des adultes. Très peu d'entre eux ont été secourus sur le plan psychologique. Des manques flagrants ont été constatés même si des mesures ont été prises auparavant !», précise-t-il en estimant qu'actuellement la délinquance et la violence sociale prennent de l'ampleur dans notre société ce qui est inquiétant : «Tous ces enfants qu'on retrouve dans la rue sont les traumatisés d'hier». Abordant la question de la maltraitance des enfants, Khiati explique que ce phénomène évolue et que l'Algérie n'est pas à l'abri. Il argumente ses dires par des chiffres qui attestent qu'entre 1999 et 2002, les cas de violence contre les enfants ont doublé et sont passés de près de 2 000 à plus de 5 000. «Ce sont des violences physiques, sexuelles, des négligences et des rapts également. Ce sont des problèmes réels qu'il faut essayer de comprendre. Il est impératif aussi de sensibiliser la société civile et même de l'impliquer». M. Khiati ajoute que l'Algérie a ratifié de nombreuses conventions et déclarations internationales portant sur la protection de l'enfance, mais elles n'ont pas été «totalement appliquées». «L'Algérie a été rappelée à appliquer convenablement ces conventions lors d'un comité de suivi qui s'est tenu en 1998». Dans ce sens, il évoque le rôle de l'observatoire des droits de l'enfant qui a été récemment créé «c'est un réseau d'information et de sensibilisation. Il doit prêter assistance juridique à certains selon ses moyens. Il doit aussi attirer l'attention des pouvoirs publics et des décideurs, en cas d'atteintes graves», souligne l'intervenant. M. Khiati a été peu enthousiaste quant aux conditions dans lesquelles vivent et grandissent les enfants algériens aujourd'hui particulièrement concernant la question de l'urbanisme. «Il n'y a point d'espace de jeu, ni dans les écoles ni dans les quartiers. Comment voulez-vous que ces enfants s'épanouissent alors qu'ils sont entourés d'horreur ! La situation est catastrophique surtout à l'intérieur du pays», s'indigne-t-il.