SOS «Mon nom est Zoheir, je vous appelle de Beni Mouhli, à Beni Ourtilane, wilaya de Sétif. Je vous conjure de dire aux responsables à Alger que nous mourons lentement.» Cet appel à l?aide répercuté par le journal El Khabar est l?un des nombreux SOS lancés par des citoyens pris au piège de la neige depuis quelques jours et qui voient leur situation empirer sans que les secours promis arrivent. «Les commerces sont fermés faute de denrées, nous n?avons ni pain, ni semoule, ni gaz», poursuit Zoheir. Dans son village, il soutient qu?une personne est décédée à la suite de l?aggravation de son état de santé. «Impossible de la transporter à l?hôpital en raison de la neige qui gêne la circulation des voitures vu qu?elle a atteint 70 cm dans certaines zones», a-t-il ajouté en précisant que pour enterrer le défunt, les villageois ont peiné. Il terminera sa communication avec un appel aux responsables pour qu?ils se manifestent le plus tôt possible. D?autres appels à l?aide succéderont à celui de Zoheir durant la journée d?hier comme celle qui l?a précédée exprimant tous la détresse dans laquelle se trouvent les habitants des régions emprisonnées par le rideau de glace. Le message est le même : «Aidez-nous !» avant qu?il ne soit trop tard. Seuls les noms des localités changent. Que ce soit Adekkar, Chemini, Akfadou, Taourirt, Ighil et Tizi Nasebt dans la wilaya de Béjaïa, Attia, Oum Toub à Skikda ou Afrouhan et Amsouhan à Tizi Ouzou et bien d?autres localités. C?est la région est du pays qui souffre le plus. A Jijel, des villageois ont carrément quitté leur hameau pour s?abriter dans des localités où les conditions de vie sont plus clémentes. C?est le cas des habitants des communes de Boualzen, Ouled Askar, Ecchehna Chefk et Kariet Essebt qui se sont réfugiés dans la région sud de la wilaya. Leurs maisons ayant souffert des conditions climatiques et le manque de denrées alimentaires ainsi que de bouteilles de gaz butane, ces déshérités se sont orientés par téléphone portable vers les rédactions des journaux nationaux pour attirer l?attention des autorités pour qu?ils soient pris en charge. D?autres, moins chanceux, ont été ensevelis sous la neige comme c?est le cas de ces 14 personnes prises dans ce piège à glace entre Mila et Jijel. Les habitants de cette région ont lancé également un appel avant de subir le même sort, précisent-ils. Le téléphone est devenu le seul lien pour eux avec le reste du monde «qui a l?air de ne pas s?empresser à nous venir en aide», diront des villageois de Bouira, wilaya pourtant située à proximité de la capitale. Des femmes enceintes de cette région ont souffert le martyre avant d?arriver à l?hôpital du chef-lieu de la wilaya. L?une d?elles accouchera en route sans que son état de santé soit critique. En attendant que la neige fonde, les téléphones des rédactions des journaux nationaux continuent à sonner, seul moyen actuellement pour les populations enclavées pour lancer leur SOS.