Processus Les négociations entre l'Iran et les Européens ont pris fin à Genève, après quatre journées d'intenses consultations entre experts. L'UE a proposé de dépêcher à Téhéran une mission pour étudier la livraison d'un réacteur nucléaire à eau légère. «Les négociations ont pris fin vendredi après-midi», a confirmé un diplomate iranien à Genève. Il n'a cependant pas voulu commenter le contenu des discussions qui ont eu lieu à huis clos depuis mardi, renvoyant la balle aux Européens. La proposition européenne de livrer à Téhéran un réacteur nucléaire à eau légère vise à inciter l'Iran à renoncer définitivement à son programme d'enrichissement de l'uranium et donc à l'arme atomique. Elle n'a pas encore été acceptée par l'Iran, selon des sources diplomatiques, qui ont ajouté que les Européens ont averti l'Iran que certaines de ses activités pourraient contrevenir, au moins dans l'esprit, à son engagement de suspendre l'enrichissement de son uranium. Les négociations de Genève ont été précédées par deux séries de pourparlers qui se sont tenues en décembre à Bruxelles et en janvier à Genève. Un prochain round de discussions entre les représentants de l'Iran d'un côté, de l'Allemagne, de la France et de la Grande-Bretagne de l'autre, doit avoir lieu à la mi-mars à Genève. La République islamique a accepté en novembre dernier de suspendre son programme mais seulement de manière temporaire car elle estime avoir le droit de poursuivre un programme nucléaire civil. Un haut responsable iranien, Akbar Hachemi Rafsandjani, a ainsi déclaré que l'Iran ne voulait pas renoncer à enrichir son uranium mais était prêt à prendre des mesures pour «établir la confiance» afin de rassurer la communauté internationale sur le fait qu'il ne veut pas acquérir la bombe atomique. Les Etats-Unis ont menacé de porter le dossier du nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité de l'ONU, en cas d'échec des négociations entre l'Iran et les Européens. Des sanctions pourraient alors être décidées et l'option militaire, bien qu'actuellement «pas à l'ordre du jour», n'a pas été exclue par plusieurs responsables américains.