Résumé de la 7e partie Conjuguant leurs forces, Fadhma et Boubaghla, un autre résistant à la conquête française, remportent une victoire près de l?oued Sébaou. Vaincu à oued Sébaou, le maréchal Randon, que le maréchal MacMahon a rejoint, décide de lancer une série d?expéditions punitives, à la fois pour se venger de sa défaite mais aussi pour semer la terreur au sein de la population pour la détacher de Fadhma. Il a reçu du matériel en grande quantité et des troupes ; il est sûr, maintenant, de venir à bout de ses adversaires, sinon leur porter des coups dont il leur serait difficile de se relever. Mekla, Djemaâ Saharidj, Azazga? les soldats français tombent sur les populations qui n?ont pas eu le temps de fuir ou qui ne disposent pas d?armes pour combattre : des centaines de civils, vieillards, femmes et enfants sont massacrés, des villages sont pillés puis incendiés. Mais l?objectif reste Larba, que Randon et ses hommes veulent prendre à tout prix. Ils la contournent puis, arrivant à quelques kilomètres de la ville, ils établissent leur camp. L?agglomération qu?ils peuvent voir de loin leur apparaît imprenable, mais leur désir de la prendre n?en est que davantage attisé. Ce village, perché haut, devait leur apparaître comme le symbole non seulement de cette Kabylie qu?ils veulent conquérir, mais de toute cette Algérie sur laquelle ils veulent étendre leur domination? Et puis il y a cette femme ? une femme ! ? qui leur a infligé une cuisante défaite et dont ils veulent se venger. Randon, ne voulant donner l?assaut qu?une fois sûr de la victoire, dépêche un de ses officiers, le général Camon, en éclaireur, avec un détachement important. Mais à peine celui-ci a-t-il pénétré dans le territoire des Aït Menguellet qu?il est attaqué : les résistants, postés dans les rochers, arrosent les Français de balles. L?effet de surprise est payant : l?ennemi, affolé, rebrousse chemin puis se replie sur un village occupé, Icherridène. Cette victoire, si elle est appréciée par Fadhma, ne lui suffit pas. Tant que l?ennemi occupe des positions dans la montagne, il peut, à tout moment, revenir et, s?il a des forces encore plus nombreuses et un armement plus sophistiqué, finir par s?imposer. Il ne faut donc pas lui laisser le temps de se réorganiser, l?attaquer dans ses retranchements pour le chasser définitivement de la montagne ! Elle lance donc un appel à la guerre totale contre l?envahisseur et somme toutes les tribus du Djurdjura à se joindre à ses troupes : «Les Roumis, les chrétiens, veulent prendre nos terres et nous imposer leur loi, leurs coutumes et leur religion, à la place de nos lois, de nos coutumes et de notre religion !» L?appel fait son effet : des milliers de Kabyles, portés par l?élan patriotique, viennent la rejoindre. L?armée prend aussitôt le chemin d?Icherridène. Les Français, d?abord surpris par cette attaque, organisent leur défense. Le choc ne tarde pas. Des coups de feu retentissent. Les Français ont un armement sophistiqué devant lequel les vieux fusils kabyles font triste mine ; mais Fadhma et ses guerriers ont l?avantage du nombre et surtout de la foi patriotique qui va faire des miracles. «Sus, sus à l?ennemi», crie la belle jeune femme. Les youyous des femmes fusent, galvanisant les guerriers. Les pertes sont importantes, de part et d?autre, mais Fadhma et les siens l?emportent. Les Français battent en retraite et courent se réfugier auprès du maréchal Randon, que cette nouvelle défaite remplit de rage. (à suivre...)