Résumé de la 8e partie Le maréchal Randon donne, encore une fois, l?assaut au Djurdjura. Fadhma, qui parvient à coaliser les tribus, lui inflige de nouveau la défaite. Mais les Français ne veulent pas en rester là. Dès le lendemain de la défaite, soit le 18 juin 1854, le maréchal de Mac-Mahon, réunissant toutes les forces françaises, part à la reconquête d?Icherriden : il n?y rencontre que quelques groupes de résistants, le gros des troupes kabyles et, à leur tête Fadhma, étant reparti dans les tribus. Les troupes demeurées sur place sont décimées et Randon, rejoignant Mac-Mahon, décide d?en finir avec les Kabyles. Une fois de plus, il repart à l?assaut du Djurdjura? Il atteint Taourirt, dans la tribu des Aït Menguellet, et la bombarde. Pendant ce temps, d?autres officiers prennent de revers d?autres villages. Les habitants résistent. Ils sont sur le point d?être écrasés quand ils reçoivent des renforts de Fadhma, qui arrive à la tête de ses guerriers et guerrières. La situation tourne en faveur des Kabyles et l?ennemi, une fois encore, est obligé de se replier en laissant derrière lui de nombreux morts. Les Français, dans leur retraite, s?emparent d?un hameau, L?qorn Nath Khlef, qu?ils occupent et où ils se barricadent. Randon et Mac-Mahon, entourés de leurs généraux, font piètre figure ! Ils devront attendre l?arrivée du général Boz pour les délivrer. Celui-ci ne parviendra à leur envoyer une patrouille qu?au prix d?efforts gigantesques. Il doit, en effet, briser la résistance des Kabyles qui s?opposent farouchement à son avancée. Mais ceux-ci finissent par céder devant le nombre. Les Français pénètrent dans Taourirt : on se bat au corps à corps, les vaillants résistants tombent les uns après les autres ; les populations civiles sont passées au fil de l?épée, les maisons pillées puis incendiées. Sa revanche prise, Randon se retire des Aït Menguellet. Ses regards se portent maintenant sur Aïn El-Hammam, une autre citadelle de la résistance qu?il veut faire tomber. Il commence par couper la route qui y mène en installant un camp au lieu dit Sebt Nath Yahia, non loin du village des Aït Hichem et attend le moment propice pour attaquer. Si à proximité du camp les gens ne semblent pas se préoccuper de ce qui s?y passe, sur les hauteurs c?est l?effervescence. Des hommes en âge de se battre se concentrent au village de Tachekrit. Il en arrive de tous les côtés, avec et sans armes. Chacun a compris que la bataille est décisive et qu?il faut mettre toutes les forces disponibles contre l?envahisseur. On commence à creuser des tranchées que l?on recouvre de feuillages ; on coupe des arbres que l?on dresse sur les sentiers qui mènent au village ; on poste des sentinelles partout. L?attente dure quelque temps, puis, le 18 juillet, on sent l?imminence de l?attaque. C?est alors qu?arrive Fadhma n?Soumeur. Elle est venue avec les femmes qui l?accompagnent habituellement. Belles et belliqueuses, elles vont d?un groupe à l?autre, galvanisant le moral des troupes, promettant la victoire : «Nous les refoulerons de nos montagnes, ils n?occuperont pas nos villages, ils ne nous déshonoreront pas, tant que l?un de nos hommes demeurera vivant !» Son frère aîné, Si Tayeb, va affecter les guerriers aux points stratégiques, puis on attend l?arrivée de l?ennemi. La bataille, il n?y a pas de doute, sera rude et il y aura beaucoup de pertes? (à suivre...)