Décision Le Liban va demander l'assistance d'experts suisses dans l'enquête sur l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le premier juge d'instruction du Tribunal militaire de Beyrouth, Rachid Mezher, a décidé de charger la brigade criminelle de recourir aux services d'experts suisses spécialisés dans le domaine des matières explosives et dans les analyses d'ADN. La décision a été prise après que le procureur du gouvernement auprès de ce tribunal, Jean Fahd, se fut rendu une seconde fois, hier, mercredi, sur les lieux de l'attentat, a-t-on indiqué. Le recours à des experts étrangers a été décidé après cette visite et à la lumière des rapports présentés oralement par les services chargés de mener un examen scientifique des lieux du crime, a-t-on ajouté, sans préciser si ces experts seraient membres de la police judiciaire. Interrogé par des journalistes qui lui demandaient si le Liban acceptait une enquête internationale, réclamée par Paris, le ministre de l'Intérieur libanais Souleiman Frangié, avait rejeté cette option, soulignant toutefois que le Liban serait prêt à demander l'assistance d'experts étrangers, à condition qu'ils soient originaires de pays neutres. Présent, hier, mercredi, pour présenter ses condoléances à la famille de Rafic Hariri, le chef de la diplomatie saoudienne, Saoud al-Fayçal, a conseillé au Liban une enquête rapide afin de pouvoir «garantir son indépendance». Egalement à Beyrouth, le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient William Burns a demandé «une enquête impartiale et crédible» sur l'assassinat alors que le président français Jacques Chirac a réclamé une enquête internationale. L'opposition libanaise, opposée à la présence syrienne, a soutenu l'appel français pour une enquête internationale. L'ambassadeur de Syrie à Paris, Siba Nasser, a affirmé, hier, mercredi, que son pays ne craignait pas une enquête internationale. «Nous n'avons pas peur d'une enquête internationale, la Syrie n'a rien à voir» avec l'assassinat de Rafic Hariri, a déclaré Mme Nasser sur la radio privée française Europe 1. «Si le gouvernement libanais accepte (cette enquête), nous l'accepterons», avait-elle ajouté.