Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a ordonné hier la libération des quatre généraux arrêtés dans l'enquête sur l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri et détenus au Liban depuis 2005. «Le juge de la mise en état ordonne, s'ils ne sont détenus pour une autre cause, la mise en liberté» des quatre généraux libanais, a déclaré le magistrat, Daniel Fransen, lors d'une audience diffusée en direct à la télévision libanaise et retransmise sur internet. Le juge de la mise en état, qui prépare les affaires avant qu'elles ne soient jugées, se prononçait sur une requête du procureur Daniel Bellemare, qui demandait «la mise en liberté avec effet immédiat» des suspects, détenus au Liban depuis août 2005 dans l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, tué dans un attentat à Beyrouth le 14 février 2005. Bien qu'ils se trouvent physiquement au Liban, les suspects dépendent désormais du TSL, qui a ouvert ses portes le 1er mars près de La Haye, depuis que la justice libanaise a décidé de se dessaisir du dossier en sa faveur, début avril. Premier tribunal international antiterroriste, le TSL, créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, a ouvert ses portes le 1er mars à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye. Il est chargé de juger les auteurs présumés d'attaques terroristes au Liban, dont l'assassinat de Rafic Hariri, tué avec 22 autres personnes dans un attentat à la camionnette piégée à Beyrouth le 14 février 2005. Quatre généraux libanais sont détenus au Liban depuis août 2005 dans le cadre de l'enquête sur cet attentat. Il s'agit de l'ex-chef de la garde présidentielle, Moustafa Hamdane, de l'ex-directeur général de la Sûreté générale, Jamil Sayyed, de l'ex-chef des Forces de sécurité intérieure, Ali Hajj, et de l'ancien chef des renseignements de l'armée Raymond Azar. Les deux premiers rapports de la commission d'enquête de l'ONU avaient conclu à des «preuves convergentes» sur l'implication des services de renseignements syriens et libanais dans l'attentat. Les noms de proches du président syrien Bachar al-Assad avaient été cités par les enquêteurs, mais la Syrie nie toute implication. La décision d'hier était très attendue par les milieux politiques libanais car le tribunal a été au centre d'une querelle entre les factions pro et anti-syriennes.