Résumé de la 11e partie Après deux années de trêve, Randon va, de nouveau, à la conquête du Djurdjura. Il parvient à prendre Larba Nath Irathen, mais la résistance n?est pas pour autant vaincue. Les résistants affluent au village de Soumeur où les attendent Fadhma et ses guerriers. On se rend à Tachekirt, l?endroit même où Randon, il y a deux années, a été battu, et le départ est donné. Des paysans, rencontrés sur la route, viennent grossir l?armée de Fadhma et ce sont des centaines de résistants qui arrivent à Icherriden, où on dresse le camp pour la nuit. Ayant appris la présence de Fadhma à Icherriden, Randon prend les devants en y dépêchant la cavalerie commandée par le sinistre général Yusuf, et l?artillerie dirigée par le non moins sinistre général Reynold. A Icherriden, c?est Fadhma elle-même qui répartit les tâches, en procédant à la distribution des armes et en affectant à chacun sa position sur le terrain. Il y a, comme à l?accoutumée, de nombreuses femmes chargées de remonter le moral des troupes, de dégager les blessés et, au besoin, de combattre. Les Français arrivent et font entrer immédiatement en jeu les canons. Les obus font des ravages dans les rangs kabyles, mais le moral de Fadhma et de ses guerriers est intact : ils ripostent et causent de lourdes pertes à l?ennemi. Mais celui-ci a le bénéfice du nombre et de l?armement. La bataille tourne à son avantage ; les Algériens, dont les rangs ont été décimés, doivent battre en retraite. Randon lui-même reconnaîtra leur bravoure et donnera à Fadhma le surnom élogieux de «Jeanne d?Arc du Djurdjura». Celle-ci et les guerriers qui ont échappé au massacre se sont réfugiés à Soumeur. Fadhma pense aussitôt à réorganiser la résistance, appelant les tribus à un soulèvement général contre l?occupant. Randon, après un court répit, reprend la guerre, brûlant les villages qui refusent de se soumettre, puis il se retourne contre Soumeur, qu?il bombarde de ses canons. Mais les résistants ne sont pas près de se rendre. C?est alors que Randon propose aux insurgés des négociations. La délégation conduite par Si Tayeb, le frère même de Fadhma, se rend au camp français où des pourparlers sont entamés. Les Kabyles posent des conditions pour un retour de la paix, que le Français feint d?accepter : en fait, il voulait gagner du temps, profiter de la trêve pour faire chercher Fadhma. Un renégat va conduire un groupe de ses hommes au village de Takhlidjt où la jeune femme se cachait avec ses compagnes. Elle est aussitôt arrêtée et traînée jusqu?au camp du maréchal. Ses compagnes, ne voulant pas l?abandonner, la suivent. Le maréchal Randon est surpris par sa beauté et son courage. Il la salue puis, se retournant vers ses soldats, il dit : «Messieurs, voilà la Jeanne d?Arc du Djurdjura !» Tandis qu?on la place sous étroite surveillance de peur qu?elle ne s?échappe, de terribles représailles sont exercées sur Soumeur et les villages rebelles, coupables d?avoir refusé de courber l?échine. Fadhma sera transférée plus tard à la prison de Tablat où elle va mourir quelque temps après, à l?âge de 33 ans. En 1994, à l?occasion du quarantième anniversaire de la Révolution algérienne, ses ossements seront transférés au Carré des Martyrs du cimetière El-Alia d?Alger, où elle repose désormais auprès des grandes figures du nationalisme algérien.