Résumé de la 9e partie Le maréchal Randon écume le Djurdjura, massacrant les populations civiles et brûlant les villages. Il s'apprête à donner un coup décisif à la résistance... A Tachekirt, les sentinelles repèrent les premiers détachements de l'armée française : «Ils arrivent !» Le cri est répété à l'infini. Les hommes et les femmes qui vont livrer bataille sont prêts. L'angoisse se lit sur les visages, mais tous sont déterminés à repousser l'ennemi, tous croient à la victoire. Il y a un long moment de silence avant que les premiers coups de feu n'éclatent. Randon lance la cavalerie à l'assaut : les chevaux s'empêtrent dans les troncs d'arbres et les branchages posés sur les pistes : les Kabyles les arrosent aussitôt de balles, tuant un grand nombre de soldats. Les cavaliers, affolés, reculent. Mais Randon ne désarme pas pour autant : les fantassins se lancent en avant ; les guerriers dissimulés dans les tranchées les repoussent, mais finissent par céder sous le nombre. Les femmes les encouragent par leurs youyous stridents. Mais les Français sont très nombreux ; ils percent le flanc droit de la résistance et, tandis qu'une partie de l'armée se battait à Tachekrit, l'autre se lançait à l'assaut des villages. Les hommes étant partis faire la guerre, il ne restait plus, dans ces villages, que les personnes invalides ainsi que les femmes et les enfants. Les assaillants s'en prennent à eux, les poursuivait et les massacrait ; ils brûlent aussi les villages et les cultures. Les assaillants veulent s'emparer de Soumeur, le village de Fadhma : le détruire aurait certainement abattu les Kabyles, mais le village, défendu par le frère aîné de l'héroïne, si Tayeb, ne se laisse pas prendre. Du champ de bataille de Tachekirt, les hommes lèvent les yeux effrayés vers les villages qui brûlent? ? Tel village brûle ! crie-t-on. ? Tel autre aussi est en feu ! ? Mon village ! ? Mon village ! Et, plus poignant encore, il y a les cris des suppliciés qui appellent au secours leurs parents. Mais les combattants ont compris que, par ces actes criminels, l'ennemi cherche à les éloigner du champ de bataille et à desserrer l'étau. Ils vont donc continuer à se battre avec une rage et une détermination encore plus grandes. Les femmes sont parmi les combattants, leur prêtant assistance et les encourageant par leurs youyous. Les affrontements vont durer deux journées : deux jours au cours desquels des centaines de combattants, des deux côtés, vont tomber. Dix fois les Français sont prêts de l'emporter, mais à chaque fois les Algériens trouvent la force de se relever et de repousser l'ennemi. Au soir du deuxième jour, le maréchal Randon, épuisé, prend la décision de battre en retraite. Il fait sonner les clairons et ses hommes se retirent. Avant de quitter la scène, le fier maréchal, deux jours plus tôt convaincu de sa victoire, tend le poing vers Fadhma et ses guerriers : «Je reviendrai !» Il reviendra mais pour le moment, il goûte à l'amertume de la défaite. Dans le camp de Fadhma, c'est, en dépit des pertes subies, une explosion de joie ! (à suivre...)