Le directeur du Théâtre régional de Annaba (TRA) ramène la crise du théâtre algérien à une organisation et une gestion caduques : «Jusqu?à présent, les lois légiférant le théâtre datent des années 1970. Elles ne répondent plus aux besoins et aux exigences du théâtre d?aujourd?hui.» Les textes de loi qui réglementent les métiers du théâtre ne s?adaptent plus, en effet, aux nouvelles réalités qui définissent l?exercice théâtral tel qu?il est pratiqué de nos jours. Le théâtre a besoin de nouvelles lois, de nouvelles structures juridiques dans lesquelles il lui serait aisé de fonctionner. Il a besoin de se régénérer. Par ailleurs, si l?activité théâtrale a régressé tant au niveau quantitatif que qualitatif, au point de susciter des interrogations, c?est parce qu?il n?est pas diffusé et souffre d?un manque de moyens pour le faire. «Il n?y a pas de réseau de diffusion du produit théâtral ; il est très rare que l?on voie nos spectacles tourner à travers le pays, et cela en raison du manque de moyens pour financer sa diffusion», précise-t-il. «Il n?y a pas non plus de moyens pour monter de nouveaux produits. Souvent, ce sont de vieilles productions théâtrales qui sont reprises avec un certain renouvellement dans le jeu et la mise en scène, ou bien encore des adaptations qui sont montrées au public», ajoute-t-il. Ensuite, les rares pièces qui sont montées sont présentées à deux ou trois reprises avant d?être classées dans le répertoire. Or, un produit théâtral est censé être exploité au moins une année, et au niveau national. Le directeur du TRA déplore l?inaction ? et l?indifférence ? des collectivités locales qui n?agissent pas en faveur de la vie théâtrale. «Les collectivités locales, dit-il, ne s?impliquent pas assez dans la vulgarisation du théâtre» ; selon lui, il n?y a aucun effort fait dans ce sens.