Résumé de la 1re partie En ce 19 mai 1992, la ville de New York est le théâtre d?un scandale dont Betty, une adolescente de 17 ans, est l?héroïne. Alerté par le coup de feu, un voisin se précipite. Il n'a que le temps de voir démarrer une voiture et appelle des secours. A l'hôpital, la jeune femme est dans un état critique. Elle reste deux jours dans le coma, durant lesquels Mike croit bien la perdre. Or, miracle, le jeudi 21 mai, elle reprend conscience. La malheureuse peut à peine parler. Le côté droit de son visage est paralysé, sa bouche déformée par la section d'un nerf facial, elle n'entend plus de l'oreille droite, mais elle parvient à décrire l'«agresseur» : une jeune fille maigre, de longs cheveux auburn, avec un rinçage violet... des yeux sombres. Mike sursaute : «Betty ? C'est Betty ?» L'assistant du procureur regarde Mike avec intérêt. «Vous la connaissez ?» Eh oui... il la connaît. Et pour cause ! Et il ne peut plus faire autrement que de coopérer avec la police, lui donner le nom complet, l'adresse et fournir le mobile. Du moins la première version du mobile, que la police révèle à la presse new-yorkaise. Mike a rencontré cette jeune fille l'année dernière, dans son magasin de pièces détachées. Elle y était venue avec son père, pour une panne de voiture. Depuis, elle est devenue sa maîtresse ; récemment, il a voulu rompre et elle a tenté de tuer son épouse, par jalousie. Immédiatement, les journaux titrent sur la «love affair» de cet homme de trente-huit ans avec une lolita jalouse, possessive au point d'abattre sa rivale. Fatale Attraction, le film si controversé, leur sert de référence pour un feuilleton qui scandalise la côte Est. Les grands magazines de New York suivent l'affaire au jour le jour. Tout le monde en parle. Betty est arrêtée et inculpée de meurtre au deuxième degré. Car c'est bien elle, la maîtresse de Mike. Elle n'a pas de s?ur. On ne voit pas son visage sur la photographie, au moment de son arrestation ; un flot de cheveux le masque. Les journalistes, toujours un peu enthousiastes, parlent d'une jolie fille, d'une adolescente fatale. Lorsque le magazine People, spécialisé dans les faits divers mondains à scandale, fait paraître le portrait de la gamine, probablement récupéré sur sa carte d'étudiante, le public est un peu déçu. Pas si jolie que ça, la passionnée, pas si attirante. Drôle d'histoire... Un père de famille amoureux de cette gamine au charme discutable ? L'affaire retomberait très vite dans l'oubli si l'assistant du procureur ne donnait une seconde conférence de presse, avec des révélations juteuses. «Nous savons que la jeune fille travaillait pour une organisation de call-girls, au tarif moyen de 100 à 180 dollars le client. Elle a d'abord prétendu que Mike lui avait fourni l'arme pour tuer sa femme. Elle s'est ensuite rétractée et a déclaré l'avoir achetée elle-même. Elle affirme être la maîtresse de cet homme depuis un an et demi, et qu'il voulait rompre. Nous enquêtons auprès de cette organisation de prostituées, qui semble utiliser des mineures comme elle. Certains de ses camarades de classe ont déclaré qu'elle portait sur elle, en permanence, un bip, et qu'elle quittait les cours sans hésiter, au premier appel. Ils en ignoraient la raison. Nous savons maintenant qu'elle était en contact de cette manière, jusqu'à l'intérieur de l'école, avec une agence de call-girls, et rejoignait aussitôt le client.» Le scandale prend forme ; l'Amérique profonde est sous le choc. Une prostituée de dix-sept ans, à l'école, avec un bip ! (à suivre...)