Résumé de la 2e partie Le scandale prend forme ; l'Amérique profonde est sous le choc : une prostituée de dix-sept ans, à l'école, avec un bip ! Isolée dans sa cellule, la Lolita meurtrière, étant tout de même mineure, n'a pas le droit de tenir de conférence de presse. Son avocat s'en charge, pour la seconde version de l'histoire d'amour. ?En réalité, ma cliente a été abusée par cet homme, c'est lui son souteneur, nous avons l'intention de l'accuser de viol ! Eh oui ! Faire l'amour avec une mineure, en être seulement soupçonné, pour un homme adulte, cela revient à une accusation de viol. Même si la mineure en question pratique la prostitution de haut vol depuis ses seize ans. Et l'avocat d'exploiter l'argument à fond : ? Ma cliente affirme avoir eu des rapports sexuels avec cet homme, tous les jours, depuis un an. Ils fréquentaient différents motels et utilisaient souvent le bateau de Mike, «Double Trouble». Il était son souteneur attitré. Il a usé et abusé d'elle, j'estime que la police ne détient pas la bonne personne derrière les barreaux ! Réaction immédiate de Mike. Il se répand dans les médias, sur les chaînes de télévision, en assurant que cette jeune fille n'a jamais été sa maîtresse, qu'il ne l'a jamais touchée. C'est elle qui le poursuivait de ses assiduités, trouvant toujours un prétexte pour venir dans son magasin. Proxénète, lui ? Un père de deux enfants ? Un commerçant honorablement connu ? Jamais. Victime d'une folle, oui. C'est réellement Fatale Attraction, mais pour elle. C'est peut-être vrai. Pendant ce temps, la victime se remet miraculeusement de sa blessure et le procureur décide de la caution de l'inculpée ; il annonce deux millions de dollars ! L'avocat de la Lolita des faubourgs, comme l'appelle The New York Times, s'en étrangle et s'échine vainement à faire baisser cette somme astronomique ! Deux millions de dollars pour la caution d'une adolescente ! Inflexible, le procureur déclare que l'adolescente en question a largement gagné sa vie au prix de 180 dollars la passe et il estime, en outre, qu'elle demeure un danger pour la victime. Helen est, en effet, l'unique témoin pour l'instant capable de l'identifier au procès. Si elle payait une caution et disparaissait dans la nature, Dieu sait ce qu'elle imaginerait pour se débarrasser d'elle. Car de nouvelles révélations de l'assistant du procureur alimentent la presse : ? Elle n'a pas agi seule. Nous sommes sur le point d'interpeller ses complices. Diable ! Voici venir des complices, et la certitude que la tentative de meurtre n'a pas été commise sous le coup d'une impulsion jalouse, mais après une longue et fétide préméditation. Par deux fois, cette année-là, on a tiré sur la maison du couple. Helen a signalé la chose à la police, qui n'a pu découvrir l'agresseur. On a aussi découvert, un jour, dans le caniveau devant la maison, une bombe artisanale... Le premier complice est Christopher C. Agé de dix-huit ans, il est collégien et camarade de Betty. Son avocat déclare : ? Elle lui a offert de le payer en argent et en nature s'il l'aidait à tuer cette femme. Mon client a refusé l'offre, mais l'a accompagnée dans un restaurant, où il l'a présentée à un serveur de vingt ans, Stephen T. Durant les deux derniers mois, Stephen a raconté à mon client qu'il retrouvait Betty très souvent près de la maison de Mike et Helen. Elle lui avait donné pour mission de surveiller la maison et de se renseigner sur les habitudes de l'épouse. Il faisait le guet dans sa Plymouth, régulièrement. Betty lui a donné 600 dollars pour cela. (à suivre...)