Bilan Ce matin, très tôt, le rideau de plusieurs boulangeries est resté fermé sauf pour certaines devant lesquelles des chaînes se sont formées. Alors que certaines boulangeries ont ouvert ce matin pour vendre leur pain, d?autres ont uniquement vendu des croissants, des petits-pains et des pâtisseries. A la rue Réda-Houhou, un boulanger a affirmé : «Nous avons ouvert à cause des hôpitaux.» Il est à signaler que dans cette boulangerie, il n?y avait pas de pain sur les rayons. Plus loin, à Meissonnier, la boulangerie, qui fait l?angle, était bondée de monde. Chacun attendait calmement son tour, quand le jeune homme, au comptoir, leur demandait de revenir dans une heure. Interrogé sur la grève, il a répondu : «Le patron nous a demandé de travailler, hier et aujourd?hui.» Pour la première journée de grève, le Comité national des boulangers, pâtissiers a estimé le suivi du mouvement de protestation à 75% à Alger, 80% à Sétif, 85% à Oran, 90% à Tébessa, Tipasa et Jijel et 95% à Tizi Ouzou. A Constantine, le suivi de la grève était mitigé ainsi qu?à Annaba où un taux de 30% a été enregistré. Enfin, à Bouira, la grève n?a pas eu d?écho. Selon Medjdoub Benabdeslam, secrétaire national de l?Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) et président du Comité national des boulangers et pâtissiers (Cnbp), l?objectif de cette grève n?est pas d?augmenter le prix du pain même si celui-ci est en moyenne estimé à 12 DA la baguette. Il s?agit de «baisser un tant soit peu les charges et autres prix de matières premières pour rentabiliser au moins l?investissement», relève-t-il. Arguments à l?appui, M. Benabdeslam a déclaré : «Sur 1 500 boulangers membres de l?Ugcaa, 500 ont mis la clé sous le paillasson.» Pour ce qui est du prix de la farine ? 2 000 DA le quintal ?, inchangé depuis 1996, «même si le gouvernement garantit la fourniture de ce produit, cela ne changera rien à la situation. Il reste excessif», a avancé le président du Cnbp. Ainsi, le bras de fer qui oppose le syndicat des boulangers au gouvernement continue. Beaucoup s?accordent à dire que si la situation demeure inchangée, de nombreux artisans boulangers sont appelés à changer d?activité.