Parmi les plus beaux proverbes algériens, il y a celui-là : «Idha ?ândek kthir ?âti men malek, wa idha ?ândek qlil, ?âti men qelbek !» (si tu es fortuné, donne de tes biens, si tu n?as que peu de biens, donne de ton c?ur !). Si les dons en nature et en argent sont toujours les bienvenus pour ceux qui n?ont rien, les dons de c?ur sont encore plus précieux. ?Ati men qelbek (donne de ton c?ur) signifie partager la peine des autres, se solidariser avec eux, les rassurer et les réconforter quand ils sont dans la détresse. Donner de son c?ur, c?est aussi se rapprocher des autres, les écouter, au besoin les comprendre. Combien de gens ont tout ce qui leur faut : maison, argent, biens de ce monde, mais ne sont pas heureux parce qu?il leur manque l?affection, le soutien et la compréhension de ceux qui les entourent? A l?inverse, beaucoup ont à peine de quoi vivre, mais sont heureux parce qu?ils aiment et sont aimés ! Un autre proverbe, aussi émouvant que le premier, dit : «Aâma al ?âyn wa lâ a?âma al qelb» (il vaut mieux un aveugle des yeux qu?un aveugle de c?ur), autrement dit, l?affection, l?amour, la générosité sont encore plus importants que tout, y compris la vue, que l?on présente comme le plus grand bien de l?homme ! Bien entendu, la richesse n?exclut pas la générosité et ceux qui possèdent des biens peuvent en donner à ceux qui sont dans le besoin. Mais, comme dit le proverbe kabyle : «win yes?ân tasga ur yes?î tassa, win yes?ân tassa ur yes?î tasga», (celui qui possède des terres ? c?est-à-dire des biens ? n?a pas de c?ur ? c?est-à-dire n?est pas généreux ? et celui qui a du c?ur ? de la générosité ? n?a pas de terres ? de biens).