Résumé de la 4e partie Le chef de brigade expliqua que Heaulme avait été contrôlé par des gendarmes le jour de la découverte du corps, mais avait été laissé en liberté. Mi-novembre. Le chef de brigade d?Avignon recontacta le gendarme Abgrall : Francis Heaulme avait été contrôlé en Meurthe-et-Moselle et était retenu dans une gendarmerie. Abgrall s?y rendit et arriva dans la nuit. Le chef de brigade d?Avignon interrogea Heaulme qui nia le meurtre de Jean-Joseph Clément et déclara avoir voyagé dans plusieurs villes sans que l?on puisse le vérifier. Le chef, lassé et indécis, gêné par le fait que Heaulme était, peut-être, à l?hôpital de Marseille le 7 août, repartit vers le sud, laissant Abgrall seul avec son suspect. En plein milieu de la nuit, alors que le gendarme l?accompagnait vers la chambre de sûreté, Heaulme lâcha : «Je sais que tu sais, c?est un ??pépin??, cette histoire», puis ajouta que c?était «la faute du Gaulois». Il alla ensuite se coucher sans rien dire de plus. Abgrall repartit donc en Bretagne et, vu son manque de résultat (ou plutôt «en dépit de»?), son effectif fut de nouveau réduit. Le gendarme poursuivit malgré tout son enquête, cette fois à la recherche du «Gaulois». Abgrall fit le tour de la France, interrogeant tous les SDF qui avaient été hébergés au centre Emmaüs de Brest et s?étaient depuis disséminés à travers le pays. En juin 1990, un collègue mit la main, à Paris, sur l?ancien cuisinier de la communauté Emmaüs de Relecq-Kerhuon, un dénommé Didier. Abgrall fit le trajet jusqu?à la capitale. Didier lui apprit qu?Heaulme avait fui la communauté la veille du meurtre d?Aline Pérès après avoir commis un vol et avoir été découvert. Il expliqua ensuite que lui-même avait passé l?après-midi avec un menuisier d?Emmaüs, un certain Philippe, avec qui il avait bu près de la plage du Moulin-Blanc. Abgrall chercha à savoir si ce Philippe avait déjà été condamné, mais n?obtint rien d?intéressant, sauf une photo. Le dénommé Philippe, avec ses cheveux longs et sa grosse moustache, ressemblait étrangement à un? Gaulois. Abgrall utilisa alors le fichier national des personnes disparues afin d?obtenir les dates auxquelles «le Gaulois» aurait pu être contrôlé. Il ne trouva rien et tenta alors la même chose avec Heaulme. A sa grande surprise, le fichier lui présenta une bonne soixantaine de pages prouvant sa bougeotte perpétuelle. En deux mois, il pouvait traverser une dizaine de départements. Ce qui laissait augurer du pire s?il tuait à chaque fois? Le «Gaulois» était, peut-être, le seul à connaître le cours des événements sur la plage du Blanc-Moulin, mais il était introuvable et Abgrall ne pouvait qu?attendre. Un changement de hiérarchie et un surcroît de travail l?éloignèrent de son enquête durant presque un an. (à suivre...)