Entreprise La traduction littéraire présente des limites et des complexités. Aujourd?hui encore, la traduction continue d?alimenter les débats dans les milieux littéraires où nombre d?intellectuels, notamment les traducteurs, prennent part. L'universitaire et traducteur, Saïd Boutadjine évoque, dans son intervention, son expérience de la traduction de Nedjma de Kateb Yacine et de La dernière expression de Malek Haddad. Il évoque notamment les questions d'ordre technique, à savoir le niveau sémantique (harmonie entre le texte de base et la traduction), le niveau local (choix du lexique et ses dimensions stylistiques, structurels, phonétiques, sémantiques et esthétiques). Parlant des références, Saïd Boutadjine indique que le terme référentiel ne peut être reproduit sémantiquement que dans des cas limités. De son côté, l'universitaire Lahbib Sayah a parlé du travail de traduction de L'Honneur de la tribu, de Rachid Mimouni, soulignant les efforts nécessaires pour une bonne traduction afin de ne pas déformer l'esprit du roman. «J'ai essayé de faire en sorte que ce livre garde toute son âme», dit-il, ajoutant son souci de respecter la toponymie des lieux. «Je voulais que l'?uvre reste algérienne», confie Lahbib Sayah. La traduction a ses limites et comprend des complexités, à savoir comment «faire passer» un texte d?une langue à une autre de manière fidèle et précise, sans qu?il y ait ambiguïté ni altération du sens ; ou encore comment traduire le langage populaire dans une autre langue tout en gardant son originalité et son identité significative, sachant que certaines expressions ne peuvent être traduites, que certaines locutions ont une valeur significative qui n?est perceptible que par un lecteur partageant avec l?écrivain le même code culturel. Abdelhamid Bourayou, universitaire et spécialiste en littérature populaire, a, pour sa part, déclaré que le roman est ancré dans la société algérienne depuis plusieurs générations, tout en insistant sur le respect des termes propres au contexte socioculturel algérien lors des traductions. «Il faut quelquefois conserver le terme d'origine pour ne pas déformer le sens des phrases et donc du texte», a-t-il déclaré. La traduction des ?uvres littéraires est une entreprise présentant quelques susceptibilités dont il est préférable de tenir compte.