Déclaration «Les responsables doivent d?abord avoir une volonté politique pour traiter et mettre un terme à la question des disparus.» C?est ce qu?a affirmé, hier, M. Merabet, président de l?association Soumoud, lors d?une conférence de presse animée conjointement avec les représentants de l?Association nationale des familles des disparus et SOS disparus. C?est seulement une fois cette volonté politique affichée, ajoute Merabet, «qu?on pourra proposer notre projet ; parce que nous avons de vraies propositions avec les représentants de l?Association nationale des familles des disparus et SOS disparu». M. Merabet a exigé une très grande transparence pour traiter cette affaire. «Il faut que les familles des disparus et les membres de la commission installée par les autorités soient en contact direct et permanent et chacun doit faire ses suggestions», a-t-il souligné. Abordant le contenu du rapport de Me Farouk Ksentini, président de la CCNPDH, qu?il remettra à la fin mars au président de la République, M. Merabet le juge incohérent. «Dans ce qu?il dévoile comme recommandations contenues dans ce rapport, il note que la vérité ne peut être au cas par cas et, comble de cynisme, il conseille aux familles qui veulent connaître la vérité de faire des pressions pour que la justice devienne indépendante, car il ne faut pas attendre de l?Etat qu?il organise son propre procès», a expliqué M. Merabet qui note aussi que Farouk Ksentini veut ignorer les vérités. «Alors que dans des milliers de cas, les auteurs des interpellations ou enlèvements sont connus, il oppose aux familles le fait que si on se mettait à poursuivre en justice tous ces individus, il faudrait 10 années pour faire aboutir les procès et ce serait du temps perdu pour le pays», a-t-il dit. Au sujet de l?amnistie générale, les animateurs de cette conférence de presse ont noté qu?elle tend à devenir le cheval de bataille de plusieurs acteurs. «C?est ainsi que l?organisation Justisa universalis, basée en Hollande, après avoir adressé un mémorandum de 51 pages au président de la République, véritable plate-forme politique, prend attache avec des membres d?association de disparus vis-à- vis desquels elle fait étalage de sollicitude et de solidarité.» Ensuite, poursuivent les intervenants, «elle adresse un nouveau document à la présidence dans lequel elle écrit que les associations Soumoud et l?Anfd figurent parmi les signataires approuvant ce mémorandum». «Nous tenons à dénoncer cette man?uvre avec la plus grande vigueur et à nous démarquer de cette initiative», ont conclu les animateurs de la conférence.