Le Conseil de sécurité des Nations unies a finalement adopté mardi à l'unanimité, malgré les réticences des Etats-Unis, une résolution visant à renforcer la protection des personnels humanitaires dans les zones de conflit. Cette résolution, qui a fait l'objet d'âpres marchandages diplomatiques, ne comporte plus la référence à la Cour pénale internationale (CPI), catégoriquement refusée par les Etats-Unis figurant dans le projet initial déposé en mai dernier par le Mexique. Elle a été adoptée une semaine jour pour jour après l'attentat au camion piégé contre le siège de l'ONU à Bagdad qui a fait 23 morts dont son plus haut fonctionnaire en Irak, Sergio Vieira de Mello. Cette résolution stipule que les attaques «volontaires et intentionnelles» contre les personnels en mission humanitaire ou appartenant à des missions de maintien de la paix constituent des «crimes de guerre» et qu'il est du devoir des Etats que de tels «actes criminels» ne restent pas impunis. Les Etats-Unis s'inquiétaient d'une première formulation qui aurait pu permettre, selon eux, de qualifier de «crime de guerre» toute forme d'attaque contre des personnels humanitaires, y compris des actes commis dans le feu de l'action.