Course Trois candidats devront se disputer les voix d?électeurs islamistes lors de la présidentielle 2004 : le leader du MRN, Abdallah Djaballah, le nouveau président du MSP, Bouguerra Soltani, et le revenant, Taleb Ibrahimi. La présence d?autant d?islamistes dans la course à El-Mouradia augure d?un net regain de santé du côté de la mouvance islamiste, ce qui en inquiétera plus d?un dans le camp des démocrates. Toutefois, ce trio risque de diviser l?électorat islamiste, voire l?affaiblir. Avec la levée des scellés supposant une prochaine obtention de l?agrément de Wafa qui entrerait en lice, M Taleb Ibrahimi aura un atout majeur dans la manche pour se lancer dans la course. Le président du MRN, de son côté, a également quelques sérieuses cartes en main pour preuve,. La percée spectaculaire de son parti lors des dernières législatives avec plus d?un million de nouvelles voix récoltées. Pour le MSP, la présidentielle constitue le rendez-vous à ne pas manquer. Avec son nouveau président, il sera question d?effacer le revers essuyé lors des élections locales et législatives, de 2002. Ainsi, Soltani représentera l?espoir du renouveau pour le conseil consultatif du parti. A moins que le successeur de Nahnah ne réédite la position du MSP qui a soutenu le «candidat du consensus» en 1999. Pour l?échéance de 2004, il faut s?attendre à une lutte sans merci entre les trois prétendants. Les hostilités ont toutefois déjà commencé laissant présager de chaudes empoignades. En effet, Abdallah Djaballah s?est directement et énergiquement attaqué, il y a deux semaines, à Ahmed Taleb Ibrahimi qu?il considère, sans doute, comme son principal rival, désormais, au sein de la mouvance islamiste algérienne dans la perspective du prochain scrutin présidentiel. Dans une interview accordée à une radio internationale des Pays-Bas, le chef du mouvement El-Islah dénie à Taleb Ibrahimi toute revendication d?appartenance au mouvement islamiste algérien et lui recommande ni plus ni moins d?annoncer sa repentance, ou selon la formule consacrée sa «thawba». Soltani, pour sa part, s'efforcera sûrement de se frotter au charisme de Djaballah, toutefois le leader du MRN aura pour avantage sa politique d?opposition ferme dont il a toujours fait preuve. De ce fait, Djaballah ne manquera pas de brandir dans ses discours électoralistes à venir cette précieuse carte. Taleb Ibrahimi, de son côté, tentera de gagner les suffrages par son habituel sens de la retenue, tout en jouant le rôle de rassembleur, y parviendra-t-il ?