Coulisses Tôt ce matin, il était question, quelques minutes avant le début du sommet, de l?arrivée des leaders arabes, de «normalisation» avec Israël et du leadership de l?Egypte? enfin de tout. Centre de presse du Palais des nations. Il est 9h passées de quelques minutes. Une bonne «grappe» de journalistes, nationaux et étrangers, attend patiemment le début des travaux. Sur un écran géant à l?intérieur de la salle, l?arrivée à l?aéroport Houari-Boumediene du président tunisien Ben Ali, reçu par Bouteflika, est suivie non sans intérêt. «Il manque Moubarak?», commentait un journaliste égyptien d?Al Akhbar. «Sa venue est prévue à 9h 30», renchérit-il en exhibant le carnet de route de la délégation égyptienne. Le président algérien et l?hymne national reviennent tous les quarts d?heure sur cet écran géant et ce à chaque arrivée d?une délégation étrangère. Au Club des Pins, on se rend compte qu?il faut prendre son mal en patience avant le début officiel prévu à 11h précises. Entre-temps, c?est le moment de siroter un café, un thé, de prendre une cigarette et d?essayer de grignoter un scoop hasardeux car une fois dans la salle des conférences, il faut être tout ouïe. Dans ce centre spacieux, devenu pourtant exigu en raison du flot de journalistes, trouver un micro libre n?est pas chose aisée. On fait alors la chaîne dans une chaleur suffocante. Comme à l?accoutumée. Dehors, il fait plus frais et surtout plus beau. Une troupe de cavalerie du Haras El-Djoumhouri se met aux derniers préparatifs. Les pur-sang arabes, à la coiffure toute blanche, trottent majestueusement et semblent ne pas être perturbés par le charivari des voitures des officiels. «Pour nos amis et frères arabes, il n?y a pas mieux que cet être cher pour leur souhaiter la bienvenue», s?est exclamé un journaliste algérien. La belle parade a beaucoup plu à Mme Liang, une journaliste chinoise de China TV, qui parle couramment l?arabe puisqu?elle en est à son septième sommet. «Djamil, djamil?», a-t-elle clamé. Côté logitistique et organisation, rien n?est laissé au hasard en dépit de quelques petites imperfections. Et tôt le matin, la surveillance bat son plein. Des carreaux de parking sont réservés à chaque délégation. Celui du président Bouteflika est juste devant celui du? roi Mohammed VI et entre les deux, il y aura Mouammar Kadhafi, le premier leader arabe arrivé à Alger ! Sous la coupole, les deux premiers se retrouveront un peu plus loin. Pour un moment, il est vrai, avant évidemment le tête-à-tête historique prévu en marge de ces deux journées. La salle des conférences, qui n?en est pas à sa première grande manifestation, s?est parée de ses plus beaux atours. Tout est flambant neuf. Fauteuils, tables, micros, lampadaires? toilettes. Tout, absolument tout. Côté politique, ce 17e Sommet de la Ligue arabe est perçu par les milieux médiatiques et diplomatiques comme un «moment important dans le processus de concrétisation des réformes de la Ligue arabe et de promotion de l'action arabe commune». L?ombre d?Israël plane sur les lieux. La «normalisation» oppose les pro et les anti. Le leadership de l?Egypte est, lui aussi, un sujet brûlant. L?autre étant évidemment celui des défections. Après Lahoud, Abdellah II, Al Nahyane, l?émir du Bahreïn, on a appris la défection, inattendue cette fois, du prince héritier saoudien, Abdellah Ben Abdelalziz pour un problème de «calendrier officiel». 17 présidents, rois et émirs sont cependant présents. Une source diplomatique nous a affirmé, en revanche, que le «clou» de cette première journée, en marge du déroulement des travaux, est l?entrevue prévue en aparté entre le président syrien Bachar el Assad et le secrétaire général de l?ONU, Koffi Annan, dont l?arrivée est prévue cette matinée. La cause étant entendue : il s?agira de débattre de la fameuse résolution 1559 au sujet de la question syro-libanaise. Toutefois, Annan aura à faire une opération de séduction pour convaincre les chefs d?Etat et souverains arabes d?approuver les 63 pages de son plan de réforme de l?organisation onusienne. Les dernières arrivées Les présidents, tunisien et égyptien, MM. Zine El-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak, le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero, le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier ainsi que le vice-président italien M. Follini sont arrivés ce matin à Alger pour prendre part au Sommet. Jusqu?à 11 h, on attendait, d?une minute à l?autre, l?arrivée du SG de l?ONU Kofi Annan.