Enquête Le Conseil de sécurité lancera le projet d'une commission d'enquête sur l'assassinat de Hariri avec «la coopération» des autorités libanaises. Les diplomates de l'ONU ont entamé, hier, des discussions sur un projet de résolution du Conseil de sécurité mettant en place une enquête internationale sur l'assassinat, le 14 février, de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Le projet, soutenu par la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis, demande la «coopération complète des autorités libanaises» et la constitution d'une commission d'enquête par le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Washington accentue, pour sa part, la pression sur Damas. Hier, les Etats-Unis ont réaffirmé leur demande d'un retrait des forces syriennes du Liban avant les élections prévues en mai dans ce pays, affirmant qu'il s'agissait d'une question urgente. «Il y a un consensus clair entre membres de la communauté internationale, notamment au sein du Conseil de sécurité pour dire que cette question doit être résolue de manière urgente, afin que les Libanais puissent avoir de véritables élections, sans ingérence étrangère», a déclaré le porte-parole adjoint du département d'Etat, Adam Ereli. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice a abordé ce sujet en recevant, hier, à Washington, Terje Roed-Larsen, l'émissaire de l'ONU pour ce dossier, qui est attendu prochainement à Damas. Ces pressions américaines surviennent alors qu'à Beyrouth le Premier ministre désigné, Omar Karamé, a reporté, hier, sa décision de démissionner, retardant la formation d'un gouvernement chargé d'organiser les prochaines législatives. «J'ai informé M. Lahoud que je me prépare à annoncer ma récusation en raison de l'impossibilité de former un gouvernement d'union nationale, mais je ne le ferai que dans les prochaines 48 heures afin de consulter mes alliés» au sein du rassemblement des partis et députés loyalistes, à expliqué le chef du gouvernement, qui précise : «Si le président se sent capable de former un gouvernement tout seul, qu'il le fasse.» De son côté, le président syrien assure qu'il se conformera «rapidement» à la résolution 1559 de l'ONU exigeant le retrait des forces syriennes du Liban, dans une interview à l'hebdomadaire autrichien News. «J'ai l'intention de remplir rapidement les exigences des Nations unies», déclare M. Assad dans cette interview parue ce jeudi. «Mais je souligne que ce retrait est commencé depuis 2000, soit bien avant l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité» de l'ONU en septembre 2004.