Résumé de la 2e partie Aladdin est subjugué par le magicien africain. Ce dernier, malin, se dit qu?il va enfin pouvoir réaliser son projet. Le lendemain, le magicien africain aborda Aladdin une seconde fois, comme il jouait dans un autre endroit de la ville avec d'autres enfants. ll l'embrassa comme il avait fait le jour précédent et, en lui mettant deux pièces d'or dans la main, il lui dit : «Mon fils, portez cela à votre mère, et dites- lui que j'irai la voir ce soir, et qu'elle achète de quoi souper, afin que nous mangions ensemble ; mais auparavant enseignez-moi où je trouverai la maison». ll le lui enseigna, et le magicien africain le laissa aIler. Aladdin porta les deux pièces d'or à sa mère ; et, dès qu'il lui eut dit qu?elle était l'intention de son oncle, elle sortit pour les aIler employer, et revint avec de bonnes provisions ; et, comme elle était dépourvue d'une bonne partie de la vaisselle dont elle avait besoin, elle aIla en emprunter chez ses voisins. Elle employa toute la journée à préparer le souper ; et sur le soir, dès que tout fut prêt, elle dit à Aladdin : «Mon fiIs, votre oncle ne sait peut-être pas où est notre maison ; aIlez au-devant de lui, et l'amenez si vous le voyez». Quoique Aladdin eût enseigné la maison au magicien africain, il était prêt néanmoins de sortir quand on frappa à la porte. Aladdin ouvrit, et il reconnut le magicien africain, qui entra chargé de bouteilles de vin et de plusieurs sortes de fruits qu'il apportait pur le souper. Après que le magicien africain eut mis ce qu'il apportait entre les mains d'Aladdin, il salua sa mère, et il la pria de lui montrer la place où son frère Mustafa avait coutume de s'asseoir sur le sofa. Elle la lui montra ; et aussitôt il se prosterna, et il baisa cette place plusieurs fois les larmes aux yeux en s'écriant : «Mon pauvre frère, que je suis malheureux de n?être pas arrivé assez à temps pour vous embrasser encore une fois avant votre mort !» Quoique la mère d'Aladdin l?en priât, jamais il ne voulut s'asseoir à la même place. «Non, dit-il, je m'en garderai bien ; mais souffrez que je me mette ici vis-à-vis, afin que, si je suis privé de la satisfaction de l'y voir en personne, comme père d'une famille qui m'est si chère, je puisse au moins l'y regarder comme s'il était présent.» La mère d'Aladdin ne le pressa pas davantage, et elle le laissa dans la liberté de prendre la place qu'il voulut. Quand le magicien africain se fut assis à la place qu'il lui avait plu de choisir, il commença de s'entretenir avec la mère d'Aladdin. «Ma bonne s?ur, lui disait-il, ne vous étonnez point de ne m'avoir pas vu tout le temps que vous avez été mariée avec mon frère Mustafa d'heureuse mémoire ; il y a quarante ans que je suis sorti de ce pays, qui est le mien aussi bien que celui de feu mon frère. (à suivre...)