Résumé de la 61e partie Le magicien africain se promet qu?il empêchera Aladdin de jouir de sa fortune. Il se met aussitôt à sa recherche. Celui à qui le magicien africain s'était adressé se fit un plaisir de lui enseigner le chemin par où il fallait qu'il passât pour avoir la vue du palais d'Aladdin ; et le magicien africain se leva et partit dans le moment. Quand il fut arrivé et qu'il eut examiné le palais de près et de tous les côtés, il ne douta pas qu'Aladdin ne se fût servi de la lampe pour le faire bâtir. Sans s'arrêter à l'impuissance d'Aladdin, fils d'un simple tailleur, il savait bien qu'il n'appartenait de faire de semblables merveilles qu?à des génies esclaves de la lampe dont l'acquisition lui avait échappé. Piqué au vif du bonheur et de la grandeur d'Aladdin, dont il ne faisait presque pas de différence d'avec celle du sultan, il retourna au khan où il avait pris logement. Il s'agissait de savoir où était la lampe, si Aladdin la portait avec lui, ou en quel lieu il la conservait, et c'est ce qu'il fallait que le magicien découvrît par une opération de géomancie. Dès qu'il fut arrivé où il logeait, il prit son carré et son sable, qu'il portait en tous ses voyages. L'opération achevée, il connut que la lampe était dans le palais d'Aladdin ; et il eut une joie si grande de cette découverte qu'à peine il se sentait lui-même. «Je l'aurai cette lampe, dit-il, et je défie Aladdin de m'empêcher de la lui enlever et de le faire descendre jusqu'à la bassesse d'où il a pris un si haut vol.» Le malheur pour Aladdin voulut qu'alors, il était aIlé à une partie de chasse pour huit jours et qu'il n?y en avait que trois qu'il était parti ; et voici de quelle manière le magicien africain en fut informé. Quand il eut fait l'opération qui venait de lui donner tant de joie, il alla voir le concierge du khan, sous prétexte de s'entretenir avec lui ; et il en avait un fort naturel, qu?il n'était pas besoin d'amener de bien loin. Il lui dit qu'il venait de voir le palais d'Aladdin ; et, après lui avoir exagéré tout ce qu'il y avait remarqué de plus surprenant et tout ce qui l'avait frappé davantage, et qui frappait généralement tout le monde, «ma curiosité, ajouta-t-il, va plus loin et je ne serai pas satisfait que je n'aie vu le maître à qui appartient un édifice si merveilleux. ? Il ne vous sera pas difficile de le voir, reprit le concierge ; il n'y a presque pas de jour qu'il n'en donne occasion quand il est dans la ville ; mais il y a trois jours qu'il est dehors pour une grande chasse qui en doit durer huit.» Le magicien africain ne voulut pas en savoir davantage ; il prit congé du concierge et, en se retirant : «Voilà le temps d'agir, dit-il en lui-même ; je ne dois pas le laisser échapper.» Il alla à la boutique d'un faiseur et vendeur de lampes. «Maître, dit-il, j'ai besoin d'une douzaine de lampes de cuivre ; pouvez-vous me la fournir ?» Le vendeur lui dit qu'il en manquait quelques-unes, mais que, s'il voulait se donner patience jusqu?au lendemain, il la fournirait complète à l'heure qu'il voudrait. Le magicien le voulut bien ; il lui recommanda qu'elles fussent propres et bien polies, et, après lui avoir promis qu'il le paierait bien, il se retira dans son khan. (à suivre...)