InfoSoir : Voulez-vous nous présenter le groupe Wood Manufacture ? Badreddine Lekkal : Nous sommes en fait bien plus connus de par notre ancienne appellation, l'ex-SNLB. À la faveur des réformes des années 1980, nous nous sommes transformés en groupe industriel et nous comptons 35 filiales et de nombreuses filières en amont. L'essentiel du groupe est composé de deux grandes usines de transformation du bois qui activent dans de bonnes conditions, à Khenchela. Pour ce qui est de nos filières, certaines sont spécialisées dans la production à usage domestique du bois, d'autres dans la menuiserie générale avec 14 entreprises outre une filière qui fait dans le préfabriqué. Cela pour ce qui est de nos activités en amont. En aval, nous disposons d'un important réseau de distribution avec 5 filiales installées respectivement à Alger, Oran, Constantine, Annaba et Ouargla. Si l'on vous demandait de justifier, en quelques mots, la position de leader du groupe en industrie du bois? Je dirais tout simplement que cette réputation se justifie objectivement, de par le potentiel humain du groupe, son infrastructure, son volume d'affaires qui est de 10 à 30 milliards de dinars. Au plan du personnel employé, le groupe compte pas moins de 7 000 travailleurs. Enfin, nous sommes, en termes de présence, implantés sur tout le territoire national. Quelle évaluation faites-vous de votre participation dans la reconstruction des logements démolis à la suite du séisme du 21 mai 2003 ? D'abord, nous sommes connus pour avoir construit 7 000 chalets, sur les 22 000 environ, en plus de blocs scolaires et autres infrastructures du même type. Ensuite, ce qui est moins connu, en réalité c'est que, contrairement aux autres grandes entreprises qui ont participé à la reconstruction, dont la Snvi, entre autres, nous sommes le seul groupe industriel qui a réalisé cet ensemble d'habitations et d'infrastructures, sans avoir eu recours à la sous-traitance. De façon plus générale, au vu des principales réalisations du groupe, nous nous félicitons des excellentes performances de nos implantations à Béjaïa, dont l'entreprise a non seulement réussi à redresser la situation après de dures années de crise, mais aussi compte, à son actif, le seul panneau fait localement à base de ressource locale. Sinon, nous sommes particulièrement satisfaits de la progression de la production du mobilier au niveau de nos implantations à Nedroma. Il reste que nous en sommes à une production nationale de bois qui n'excède pas les 15% du marché national. Votre groupe envisage-t-il une stratégie de développement pour tenter d'y remédier ? Nous préférons, en fait, être réalistes et cibler les objectifs réalisables. Il s'agit donc, pour nous, surtout de consolider nos acquis et d'en gagner d'autres, en procédant à la densification de notre appareil de production et en mettant les moyens pour gagner des parts de marché supplémentaires. Et sur ce plan, nous fondons beaucoup d'espoir sur la mise en branle annoncée du plan de relance économique en matière de construction immobilière. Pour l'heure, notre principale et immédiate préoccupation pose le problème de la moralisation du marché, dans la mesure où nous subissons, particulièrement au niveau de nos filiales de menuiserie, une concurrence déloyale, du fait que nous avons le «malheur», contrairement à d'autres, de respecter nos cahiers des charges? Ce premier Salon international de l'industrie du bois et dérivés a-t-il constitué une opportunité d'affaires pour votre groupe ? D'abord, je tiens à souligner le sérieux de ce Salon et les excellentes conditions dans lesquelles il s'est tenu. Certes, il a été une opportunité pour la concertation entre professionnels et nous avons eu des contacts, dont je tairai les détails, en vue de perspectives d'affaires. Mais bien avant ce Salon, nous étions en discussions préliminaires sur des possibilités de partenariat. (*) Cadre dirigeant du groupe Wood Manufacture