Neuf syndicats autonomes, membres du Comité national des libertés syndicales (Cnls), ont tenu ce jeudi dernier dans les locaux du syndicat des cadres des finances, leur conférence nationale autour du thème portant sur «les libertés syndicales et le droit à la grève». Le Cnls veut faire comprendre aux pouvoirs publics que le dialogue social ne doit pas avoir l'Ugta comme seul partenaire, mais doit impliquer aussi les syndicats autonomes, du moins c'est ce que pense le Dr.Besbès, porte-voix de cette organisation intersyndicale. Ces derniers, en dépit «de la non-reconnaissance affichée par les pouvoirs publics à leur égard», se sont imposés ces dernières années et ils attendent des autorités qu'elles reconnaissent cette situation nouvelle. Les dernières mesures prises par le gouvernement, «en faisant appel surtout à la justice pour mettre fin à des actions de débrayage» est un signe de «non-reconnaissance», considère, d'un air déçu, notre interlocuteur. Il faut dire, dans le sillage, que le dernier discours prononcé par le premier magistrat du pays a mis en effroi les organisations non affiliées à la centrale syndicale. Ces dernières se disaient, unanimement, «scandalisées» par la couleur affichée par le président Bouteflika en disant qu'«il ne reconnaît comme syndicat que l'Ugta». Le Comité national des libertés syndicales affirme, par la voix de son porte-parole, que «notre reconnaissance émane de la base, non pas des autorités». Et d'ajouter que «cet aspect de non-reconnaissance élucide d'une manière magistrale la notion d'autonomie de nos organisations». En revanche, les membres du Cnls sont convaincus que seul un mouvement de protestation commun, regroupant les différents syndicats autonomes, pourrait contraindre l'Exécutif à faire marche-arrière concernant «sa démarche allant dans le sens de rétrécir le champ d'action des organisations syndicales». Justement, sur ce point précis, les militants syndicaux ont fait des propositions relatives à des actions de protestation dans différents secteurs d'activité. Il s'agit aussi de finaliser et de rendre public le premier rapport annuel du Cnls sur les libertés syndicales en Algérie. Une fois prêt, ce document, indique-t-on, sera remis au président de la République. D'autres voix s'élèvent parmi les syndicalistes annonçant la nécessité d'organiser une action de protestation le jour même de la tripartite, annoncée, rappelons-le, pour le 3 mars prochain. Cependant, aucune de ces propositions n'a été retenue. Le Dr.Besbès dira à ce sujet que «les propositions des cadres syndicaux doivent êtres soumises à la consultation des bases décisionnelles de nos organisations». L'accent est mis davantage sur les convergences et les divergences entre les syndicats autonomes et les pouvoirs publics. «Nous allons nous concentrer sur ce qui nous unit et la manière dont nous pouvons agir ensemble pour faire valoir nos droits consacrés par les lois de la République», indique-t-on également aux journalistes.