Le Comité national pour les libertés syndicales (Cnls) a la certitude que seule une concertation intersyndicale pourrait obliger les pouvoirs publics à faire marche arrière concernant «sa démarche allant dans le sens de rétrécir le champ d'action des organisations syndicales». C'est dans ce contexte qu'une rencontre regroupant neuf syndicats autonomes, membres du Cnls, aura lieu aujourd'hui dans les locaux du syndicat des cadres des finances. «Scandalisés» par les dernières mesures prises par l'Exécutif, «en faisant appel à la justice pour mettre fin à des actions de débrayage», les membres du Comité national pour les libertés syndicales visent, à travers ce rendez-vous, une action de dénonciation mais aussi de sensibilisation aux fins d'«attirer l'attention de l'opinion publique sur le sort et la situation des libertés syndicales en Algérie», dira M.Besbès, porte-parole du Cnls. Ce dernier estime, dans une déclaration à l'Expression, que «le droit à la grève est reconnu par la Constitution algérienne et la loi syndicale 90-02 dans son article 32». Le fait que le gouvernement «remette en cause» le droit à la grève est une «violation de la Constitution», a-t-il considéré. Un autre sujet de friction avec les pouvoirs publics est inscrit à l'ordre du jour de cette rencontre, il s'agit des organisations syndicales qui revendiquent depuis plus de deux ans leur droit à l'agrément, chose qui demeure jusqu'ici «un sujet fâcheux» aux yeux des instances concernées. Quant au plan d'action qui a été adopté lors de la réunion du Cnls, notre interlocuteur nous dira que des propositions ont été émises par les huit syndicats qui ont assisté à la réunion de son organisation. «Ces suggestions doivent d'abord être approuvées par les différents représentants des organisations syndicales, ce qui nous permettra, par la suite, de nous prononcer sur l'action à entreprendre à l'avenir», explique le syndicaliste. Globalement, neuf syndicats prendront part à ce rendez-vous qui a comme objectif principal: «Avertir l'opinion publique quant à la dégradation de la situation des droits syndicaux et des libertés plurielles en Algérie». Enfin, il sied de souligner que le Cnls a annulé un meeting qui devait être organisé le 25 novembre de l'année écoulée dans les locaux du syndicat des enseignants du supérieur. Cette annulation est intervenue, rappelons-le, suite à la publication par le Cnes d'une missive dans laquelle il est mentionné que le syndicat des enseignants n'a en aucun cas donné son aval pour l'organisation dudit meeting en son siège.