Le Premier ministre britannique, entendu pendant plus de deux heures par le juge Hutton qui enquête sur le suicide présumé de l'expert en armement, affirme qu'il ignorait que celui-ci s'occupait du dossier de septembre 2002 sur l'arsenal irakien. Il ajoute : «Si ces accusations avaient été vraies, j'aurais mérité de démissionner». Le Premier ministre britannique Tony Blair, qui témoignait, jeudi, dans le cadre de l'enquête sur la mort de David Kelly, a déclaré qu'il ignorait que David Kelly s'occupait du dossier de septembre 2002 sur l'arsenal irakien. «Si ces accusations avaient été vraies, j'aurais mérité de démissionner», a affirmé le Premier ministre britannique, qui a aussitôt qualifié les allégations de la BBC de «complètement absurdes». L'audition avait commencé à 11h30 et s'est achevée à 13h50. Arrivé peu après 11h devant la Cour royale de justice sous les huées de manifestants contre la guerre en Irak, Tony Blair s'était engouffré dans le bâtiment sans faire de déclaration. L'audition du Premier ministre, comme celle des autres témoins, était ouverte au public et aux journalistes mais n'a pas été retransmise à la télévision. Les quelque 9 000 pages de documents publiées samedi dernier sur internet ont révélé des informations plus qu'embarrassantes pour le gouvernement britannique sur la façon dont le nom du Dr Kelly a été révélé à la presse et sur l'élaboration du dossier controversé sur l'armement irakien de septembre 2002, argumentaire pour approuver la guerre contre le régime de Bagdad.