Rappel Le festival ne concerne pas uniquement les peuples venant des déserts chauds. Ceux vivant dans les déserts froids ont également pris part au festival. Ainsi, le Canada y a pris part pour la première fois, représenté par le peuple inuit. «Nous n?avons pas participé lors de la première édition parce que personne n?a pensé à nous inviter», dit Bernard Dubreuil, spécialiste du chant de gorge inuit, ajoutant que «personne n?a pensé que les Inuits vivent dans un désert, non pas à cause du soleil, mais à cause du froid». La participation des Inuits adhère au même objectif tracé par la fondation Déserts du monde. M. Dubreuil reprend : «Le mode de vie des Inuits a changé ; comme tous les peuples du désert, ils sont entourés de nations qui leur ont fabriqué de fausses frontières. Soucieux de préserver et sa culture et son identité, le peuple inuit revendique le droit à la différence.» Ici, dans ce festival, les Inuits sont venus chercher des alliés, leurs amis du désert ; tous ont les mêmes perspectives : faire perdurer une culture menacée de disparition. Le peuple inuit est représenté par une délégation Makivik ; celle-ci est l?entreprise nationale des Inuits qui, non indépendante, gère cependant en toute autonomie toutes les activités commerciales et culturelles, dans la région de Nuvik située au nord du Québec. La délégation canadienne comprend trois aspects de la culture inuit : un chant de gorge, la peinture animalière et la nouvelle mode, à savoir le design vestimentaire ou se mêlent tradition et modernité. Venant du désert chaud ou du désert froid, les peuples habitant ces contrées isolées et inhospitalières nourrissent la même ambition: préserver leur histoire et transmettre aux nouvelles générations la mémoire inuit, menacée par la culture moderne, celle des Blancs. La culture inuit se perd ; au plan technique, les traditions ancestrales se sont effilochées, mais l?esprit y est toujours. Il y a cependant des efforts du gouvernement fédéral d?encourager les Inuits à préserver leur identité et leur culture. Le chant pour les Inuits est comme «une turbo-voix, le chant est plus fort que la voix : montrer la musique et le chant, c?est donner la place pour faire passer un message encore plus fort», finit par dire Bernard Dubreuil.