InfoSoir : Quel est le rôle de votre association ? Ali Saâdna : Nous exerçons depuis une dizaine d?années. Notre objectif premier est d?informer et d?orienter ces jeunes délinquants, d?organiser des campagnes de sensibilisation afin de réussir leur réinsertion quoique ce ne soit pas toujours facile. Pourquoi ? En Algérie, il n?y a pas de réseau professionnel pour assurer la prise en charge du délinquant recueilli. Dans la rue, les jeunes sont livrés à eux-mêmes, ils n?ont pas où aller même si une volonté politique et une prise en charge intersectorielle existent déjà. Où réside le problème ? Il n?y a pas de réinsertion sociale où devraient intervenir les institutions étatiques comme la mairie, les cellules d?écoute? A titre d?exemple, après une cure de désintoxication, un délinquant n?a pas où s?abriter, il revient inéluctablement à la rue. Et rebelote. Quels sont les cas les plus fréquents ? Ces enfants sont «décomposés», donc il y a tout un travail de recomposition à faire. Ce sont des cas sociaux, les plus fréquents sont les cas de divorce et les orphelins. Il faut dire aussi que la décennie noire qu?a connue l?Algérie a poussé de nombreux jeunes à l?exode. Nous avons aujourd?hui deux sortes de délinquants : ceux de la cité urbaine (quartier) et les délinquants des zones rurales. Ces derniers, dès qu?ils atterrissent aux gares, sont interceptés par des bandes et se retrouvent dans une spirale dont il est difficile de sortir. Nous avons également constaté que les délinquants sont de plus en plus jeunes et que de nombreuses familles rejoignent la rue. Il faut que les conditions sociales changent, car les jeunes ne croient plus en rien actuellement. (*) Président de l?association Infocom-jeunes. Pour le contacter : Appelez le 061 69-95-80