Préoccupations Les matériaux de construction constituent, depuis quelques années, une obsession pour les constructeurs, les fabricants, les revendeurs, les entrepreneurs et même les entreprises publiques. Le ciment reste indéniablement la matière la plus recherchée et la plus convoitée, compte tenu de son utilité pour toutes les réalisations nouvelles ou autres travaux de réfection, de confortement ou de finition. Dans l?ouest du pays, trois cimenteries (Zahana, Saïda, Beni-saf) sont opérationnelles et devraient, en principe, répondre à une demande sans cesse croissante de ce précieux produit. Mais la réalité est tout autre puisque sa rareté est palpable dans la région. Une situation mise à profit par les spéculateurs pour s?enrichir sur le dos des consommateurs, fixant à leur avantage les prix de vente. De loin la plus importante, la cimenterie de Zahana a été créée vers les années 1950. Après des débuts timides, l?unité a subi des transformations en 1975 pour être performante dès 1977, atteignant une capacité de production de l?ordre d?un million de tonnes/an. Néanmoins, pour diverses raisons, la production effective n?excède pas 800 000 tonnes/an. Mais grâce aux transformations opérées, l?usine s?est fixé comme objectif une production avoisinant les 120 000 t/an, production réalisable grâce à l?extension de l?unité, qui emploie quelque 750 ouvriers répartis entre permanents, contractuels et occasionnels. Avant sa finalisation, le ciment transite par différentes étapes. Tout commence par la carrière avec l?extraction du calcaire, transporté vers le concasseur. Cette matière, représentant 70% du ciment, est mélangée à la marne (30%) avant d?être stockée pour être ensuite reprise et transportée vers le séchoir où son taux d?humidité est baissé à 1%. Une fois l?opération achevée, le mélange est gardé dans des silos de 5 000 tonnes chacun, avant d?atterrir dans un atelier de broyage cru, donnant naissance à un produit appelé farine qui, à son tour, est stocké dans des silos de 1 500 tonnes chacun. Cette farine passe ensuite dans un four pour la cuisson, puis stockée dans des silos avant d?être broyée à nouveau et devenir un ciment prêt à être ensaché et expédié. Il y a le ciment en vrac et celui en sac. Le premier est expédié en wagons ou en cocottes et le second en camion. Toute la matière première est locale. La marne est acheminée de la carrière au concasseur sur une distance de 2 km à l?aide d?un tapis, alors que des dumpers sont utilisés pour le transport du calcaire. Quant au gypse, il est ramené de Fleurus par camions et le minerai de fer de la carrière de Béni-Saf. La cimenterie de Zahana commercialisait deux sortes de ciments : le CPA et le CRS. Dès 1992, une troisième catégorie, le ciment HTS, est fabriquée grâce aux efforts déployés par l?ensemble du personnel, qui ont abouti à la réalisation d?un deuxième atelier de broyage ainsi qu?à la construction d?un autre four par voie humide, de même qu?un atelier d?ensachage. La commercialisation se fait au niveau de l?unité où toutes les demandes sont prises en charge. Les responsables de la cimenterie reconnaissent qu?un retard est enregistré dans la satisfaction des commandes déposées par les clients mais s?engagent à le rattraper dans un proche avenir. Les enlèvements du ciment par les clients se font selon une programmation établie par le service commercial. Le seul point noir qui subsiste a trait au transport, situation exploitée par les camionneurs privés qui imposent leurs prix souvent excessifs. Pour mettre un terme à cet état de fait, l?unité envisage de louer les services d?une entreprise publique disposant d?une flotte importante qui sera chargée d?effectuer l?opération de transport et ce, afin de satisfaire la demande dans les meilleurs délais.