Aujourd?hui, l'intrusion saline constitue un grand danger pour les ressources en eau. De nombreux champs de captage sont concernés et l?invasion est arrivée jusqu'au forage de Benzarga et de Beni Mered, alors que l'intrusion marine touche l'eau potable consommée par 13% de la population. «Il faudrait commencer la lutte contre l'invasion saline qui constitue un danger pour les ressources en eau dans la Mitidja en raison de la présence excessive de forages», a lancé d?emblée M. Sidi Moussa, directeur régional de l'Agence nationale des ressources hydrauliques (Anrh), dans son intervention lors d?une journée d?étude organisée hier en marge du Salon international des ressources en eau, des boissons et ses dérivés qui se tient à Alger. «Même si les champs de captage d'El-Hamiz et de Baraki sont encore protégés, cette invasion est arrivée aujourd?hui jusqu'au forage de Benzarga et de Beni-Mered», a-t-il indiqué en précisant que d?autres wilayas Annaba et Tipaza notamment sont touchées. C?est pendant les années soixante-dix que ce phénomène a été détecté pour la première fois. En 1980, il devient visible grâce à une étude effectuée par des spécialistes et qui a réussi à démontrer que l'intrusion marine touchait l'eau potable consommée par 13 % de la population. «Cette intrusion devient effective dans les années quatre-vingt-dix, notamment dans les endroits où le pompage est excessif», a expliqué cet expert. Quatre ans plus tard, alors que l'avancée des eaux salées a atteint 2 km, la wilaya d'Alger prend la décision d?arrêter les forages. «Il faut réactiver la police des eaux pour surveiller surtout la zone de la baie d'Alger étant donné qu'elle est la plus basse nappe de la région et l'arrêt des forages illicites», a conclu M. Sidi Moussa. Par ailleurs, pour remédier à ce problème, l?Anrh a d'abord commencé par la réalisation de 23 piézomètres (instrument pour mesurer la compressibilité des liquides) dans les zones vulnérables. Cette technique consiste à suivre cette invasion dans le temps et de lui établir, ensuite, une fiche technique pour reconstituer la nappe. Une deuxième technique utilisée consiste en la recharge artificielle des nappes, c?est-à-dire, infiltrer de l'eau en creusant des bassins de forages dans les zones non touchées et les alimenter, soit par les eaux épurées de la steppe de Baraki, soit en utilisant les eaux des oueds, notamment d'El-Harrach.