Perspective Avec une capacité théorique de 4,5 millions de tonnes par an et des équipements modernes, ce port représente un espoir non seulement pour la région où il est implanté, mais aussi pour l?ensemble du pays. De conception moderne et moderniste, cette grandiose infrastructure, réalisée dans les années 1980 au même titre que d?autres équipements structurants, semble se tourner vers un avenir meilleur pour répondre à sa vocation. La tenue d?un récent séminaire national consacré à la stratégie future de ce port a fait dire à de nombreux responsables que cet ouvrage «constitue un précieux atout et un axe privilégié du transport euroafricain», un trait d?union entre le Vieux Continent et l?Afrique. Lors de ces assises, qui ont regroupé de nombreux responsables du secteur des transports, il a été décidé d?ouvrir, à brève échéance, des lignes régulières Jijel-Marseille, ainsi que Jijel-Dubaï (Emirats arabes unis). Ce premier pas dans les échanges intercontinentaux ne tardera certainement pas à faire boule de neige. Ce port a pour vocation d?absorber les excès de trafic d?autres ports algériens, dont la majorité souffre de congestion, payant les lourdes factures des inévitables surestaries aux navires mouillant en rade pendant plusieurs jours de suite. Le port, qui est raccordé aux principaux axes de liaisons routières, notamment la pénétrante Nord-Sud qui va de Jijel à Sétif, et au réseau ferroviaire national, constitue aussi un élément important qui peut faire de lui un axe privilégié d?échanges commerciaux. Djendjen se distingue surtout par l?étendue des espaces et la profondeur de ses bassins. Il dispose de quais de moins de 18 mètres de tirant d?eau (l?un des plus importants en Méditerranée) avec un linéaire de 2 100 mètres et de pentes roll on-roll off (RO/RO) en mesure de recevoir des navires de 125 000 tonnes. Le port de Djendjen dispose, en outre, de 104 ha de terre-plein jusque-là sous-exploité et d?une zone extra-portuaire de 75 ha, alors que l?espace portuaire devient une denrée rare sur le plan national, où l?on recourt aux «ports secs». Cet avantage est encore plus important lorsqu?on sait que Djendjen est à un jet de pierre de la grande gare de tri de Bazoul, considérée comme la première plateforme logistique des transports ferroviaires à l?échelle nationale avec une capacité de traitement de 8 millions de tonnes par an. Actuellement sous-utilisée, il s?agit de l'optimiser par l?injection de moyens de locomotion. Il y a lieu de souligner que dans ce port, plusieurs projets sont en phase de maturation. Il s?agit notamment de la construction de silos à céréales au niveau du quai Ouest, d?une capacité de 280 000 tonnes par un investisseur privé, agréé récemment par le Conseil national de l?investissement (CNI).