Résumé de la 1re partie Un jour comme un autre à 0., en Italie. Monsieur M. promène Rudy quand, tout à coup, ce dernier s?élance entre deux voitures et se fait écraser. Madame M. se mure dans un silence impressionnant. Elle continue de vaquer aux soins du ménage, mais elle refuse de communiquer avec son époux, qu'elle considère comme un criminel. Monsieur M. essaie en vain d'ouvrir la conversation, de discuter du temps, des événements politiques, des problèmes familiaux de la reine d'Angleterre : madame M., muette comme une statue de la réprobation, ne desserre pratiquement plus les lèvres. La nuit, dans le lit conjugal, elle songe longuement et silencieusement en regardant le plafond, avant de murmurer : «Rudy !...» et de pousser un long soupir. Puis elle se retourne sur le côté, offrant à son mari la contemplation de son dos lourd de reproches. Les nuits passent, les jours aussi... Monsieur M. commence à se sentir malade. Un malaise diffus, indéfinissable, des migraines, des douleurs à l'estomac. Avec l'âge, se dit-il, peut-être devrait-il éviter les aliments acides, la tomate, la sauce bolognaise que son épouse prépare très régulièrement. Il le devrait en effet, pauvre monsieur M., car cette sauce bolognaise «est un plat qui se mange froid, comme la vengeance»... L?autre jour, après son repas du soir, monsieur M. a senti un voile violet passer devant ses yeux et il a perdu connaissance, tombant de tout son long sur le carrelage. Madame M., après lui avoir jeté un regard haineux, a conclu qu'elle était veuve et, soulagée, a décroché le téléphone pour appeler la police. D'une voix ferme, elle a dit : «Allô ! J'ai empoisonné mon mari, j'ai vengé mon petit Rudy, mort à cause de lui.» Les policiers ont cru qu?ils avaient affaire à une mère rendue folle par la douleur. Ils sont accourus. Ils ont demandé des explications et madame M., sans faire de manières, leur a expliqué que, depuis deux ans, depuis la mort de Rudy, elle empoisonne son époux, tranquillement, quotidiennement, scientifiquement, par petites doses. Depuis deux ans, elle a mis en ?uvre la destruction de monsieur M., le monstre qui a laissé échapper Rudy, qui a provoqué la mort de ... «ce petit chien adoré». Madame M., qui avait reporté toute son affection sur son chien, s'est transformée en empoisonneuse. Heureusement, un vigoureux lavage d'estomac a remis monsieur M. sur pied. Il en est quitte pour la peur. Madame M., apprenant qu'il s'en sortira, lance aux policiers qui lui annoncent la nouvelle : «Je recommencerai...»