Objectif D?ici à deux ans, les détenus bénéficieront de nouveaux régimes de réaménagement des peines. 40% de la population carcérale, définitivement condamnée, sont concernés. Des travaux d?utilité publique contre une réduction de peine. Il s?agit, entre autres, de régimes semi-liberté, chantier extérieur et milieu ouvert, prévus par la loi portant organisation pénitentiaire et réinsertion sociale des détenus, promulguée le 6 février dernier. L?objectif est, selon Mokhtar Felioune, directeur général de l?administration pénitentiaire, d?une «nouvelle approche» pour «donner un contenu réel à la réinsertion sociale et soulager la surpopulation carcérale». «Cette loi tend à mettre en place les principes et les règles d?une politique pénitentiaire basée sur l?idée de défense sociale qui fait de l?application des peines un moyen de protection de la société par le biais de la rééducation et de la réinsertion sociale des détenus», a expliqué la tutelle dans un communiqué. La population carcérale est estimée à 41 500 détenus, selon les statistiques établies en avril dernier, dont 665 femmes et 675 mineurs, répartis dans 127 prisons. Le taux d?occupation des prisons est de l?ordre de 200%, dont 11,5% sont des détentions préventives. Il s?agit de cibler «8 000 personnes incarcérées, dont 2 000 seront destinées au travail en milieu ouvert». Il faut dire que nos prisons ne répondent pas aux normes internationales d?occupation : 1,65 m2, seulement, est réservé à chaque détenu. Il est à signaler, au passage, que l?Etat compte réaliser 51 autres établissements pénitentiaires d?ici à 2009. 11 chantiers seront lancés cette année. Ces centres seront implantés à Blida, Mascara, Tiaret, Jijel, Béjaïa, Khemis El-Khechna et Koléa. Avec la réalisation de ces nouveaux centres d?incarcération, le département de Belaïz fermera, au fur et à mesure, les établissements de plus d?un siècle. A ce propos, M. Felioune a précisé que dès la réception de la nouvelle prison de Koléa, celle de Serkadji sera transformée probablement en musée.Le DG de l?administration pénitentiaire a ajouté que des études sont en cours dans les wilayas de Djelfa, Laghouat, Tébessa et M?sila pour dégager des sites d?accueil pour ses bases. Pour bénéficier des mesures d?allégement de la peine et de liberté conditionnelle, le détenu doit, outre la bonne conduite, répondre à plusieurs conditions. Les récidivistes doivent purger les deux tiers de la peine prononcée et les primaires un tiers de la peine. Seuls les prisonniers de droit commun bénéficieront de ces mesures. Les dossiers seront étudiés par une commission nationale d?aménagement des peines dans laquelle siégeront deux personnalités indépendantes choisies par le ministre de la Justice. Elle est présidée par un magistrat de la Cour suprême.