Résumé de la 31e partie Pour permettre à la mère d?Aladdin de s'expliquer en toute liberté, le sultan commanda que tout le morde sortît du divan. Quand la mère d?Aladdin eut pris toutes ses précautions, en femme qui redoutait la colère du sultan sur une proposition aussi délicate que celle qu'elle avait à lui faire, elle lui raconta fidèlement dans quelle occasion Aladdin avait vu la princesse Badroulboudour, l'amour violent que cette vue fatale lui avait inspiré, la déclaration qu'il lui en avait faite, tout ce qu'elle lui avait présenté pour le détourner d'une passion «non moins injurieuse à Votre Majesté, dit-elle au sultan, qu'à la princesse Votre fille. Mais, continua-t-elle, mon fils, bien loin d?en profiter et de reconnaître sa hardiesse, s'est obstiné à y persévérer jusqu'au point de me menacer de quelque action désespoir si je refusais de venir demander la princesse en mariage à Votre Majesté ; et ce n'a été qu'après m'être fait une violence extrême que j'ai été contrainte d'avoir cette complaisance pour lui, de quoi je supplie, encore une fois, Votre Majesté de m'accorder le pardon, non seulement à moi, mais même à Aladdin mon fils, d'avoir eu la pensée téméraire d?aspirer à une si haute alliance».Le sultan écouta tout ce discours avec beaucoup de douceur et de bonté, sans donner aucune marque de colère ou d?indignation, et même sans prendre la demande en raillerie. Mais, avant de donner réponse à cette bonne femme, il lui demanda ce que c'était que ce qu'elle avait apporté enveloppé dans un linge. Aussitôt, elle prit le vase de porcelaine qu'elle avait mis au pied du trône avant de se prosterner ; elle le découvrit et le présenta au sultan. On ne saurait exprimer la surprise et l'étonnement du sultan lorsqu'il vit rassemblées dans ce vase tant de pierreries si considérables, si précieuses, si parfaites, si éclatantes, et d?une grosseur dont il n'en avait point encore vu de pareilles. Il resta quelque temps dans une si grande admiration qu'il en était immobile. Après être enfin revenu à lui, il reçut le présent des mains de la mère d'Aladdin, en s'écriant avec un transport de joie : «Ah que cela est beau ! Que cela est riche !» Après avoir admiré et manié presque toutes les pierreries l'une après l'autre, en les prisant chacune par l'endroit qui les distinguait, il se tourna du côté de son grand vizir et, en lui montrant le vase : «Vois, dit-il, et conviens qu'on ne peut rien voir au monde de plus riche et de plus parfait.» Le vizir en fut charmé. «Eh bien, continua le sultan, que dis-tu d'un tel présent ? N'est-il pas digne de la princesse ma fille, et ne puis-je pas la donner à ce prix-là à celui qui me la fait demander ?» (à suivre...)