Choix Ali Benflis n?est pas très loquace sur son avenir politique et préfère laisser aux instances du parti le soin de se prononcer sur l?élection présidentielle. A une question de savoir si le comité central, actuellement en session à Sidi Fredj, allait adopter une résolution l?appelant à se porter candidat à cette échéance, Benflis s?est contenté de répondre à InfoSoir qu?il ne veut pas anticiper sur les décisions de cette instance. Toutefois, des informations insistantes penchent pour ce scénario. Les membres du comité central ont d?ailleurs accueilli Benflis avec des cris qui ne laissent pas de doute sur leur intention. «Voilà le président», scandaient-ils en ch?ur. Le secrétaire général du FLN a également été longuement applaudi chaque fois qu?il a fait référence à l?autonomie de décision du parti ou lorsqu?il a adressé des critiques à peine voilées à l?encontre du président Bouteflika ou du ministre de l?intérieur, Yazid Zerhouni. Il accuse implicitement ces derniers d?être à l?origine des attaques dont son parti est la cible. Malgré l?insistance de la presse, Benflis n?a jamais voulu citer nommément ces deux responsables. Il s?est référé à sa culture d?homme de droit, qui lui interdit, dit-il, de dévoiler des noms de famille. La même réserve est adoptée vis-à-vis des animateurs du «mouvement de redressement» du FLN. C?est presque avec mépris et dédain que Benflis les a traités en soulignant qu?il ne reconnaît que les instances légales issues du congrès du parti. Les autres membres du CC préfèrent parler de vieille garde qui s?accroche à ses privilèges, mais Benflis semble peu concerné par ces actions. Prié de dire si un conflit sur la paternité du sigle FLN est susceptible de remettre en cause sa candidature à la prochaine présidentielle, Benflis a précisé que ce sont les individus qui se présentent à des élections, pour peu qu?ils remplissent les conditions légales et que cela n?a pas de relations avec la situation du parti. Ces perturbations n?ont pas empêché le SG de viser la modernisation de cette formation «pour élargir les bases sociales du pouvoir» et de la démocratie qu?il estime en péril depuis les atteintes à la liberté d?expression reflétée par la suspension des journaux. Benflis tient toujours à la réforme du code de la famille, ainsi qu?à celles de l?école et des hydrocarbures, autant de sujets occultés, selon lui, par le pouvoir, qui fait diversion par le biais, notamment, des attaques contre les partis. En tout cas, Benflis refuse que l?Etat fonctionne «au gré des humeurs des individus» et appelle au respect du choix des électeurs et au respect des institutions. Pour l?instant, ces impératifs ne sont pas encore atteints. Le limogeage des chefs de daïra proches du FLN le prouve encore une fois. Avec son sens de la mesure, Benflis dit qu?ils sont une dizaine dans ce cas ,mais qu?il ne les connaît pas tous personnellement. Ses collègues parlent franchement d?une chasse aux sorcières.