«Je suis là pour faire un travail et mon travail, c'est de débarrasser la France des voyous. Je ne vais pas me gêner.» Sitôt réinstallé dans son nouveau fauteuil de ministre de l?Intérieur, Nicolas Sarkozy est allé dans la «poudrière» de Perpignan dégainer sa «tolérance zéro». La méthode Sarko n'avait pas pris une ride : déplacement éclair pour montrer sa réactivité ; paroles fortes sans varier le ton pour souligner sa détermination à agir. «Nous ne laisserons rien passer. Nous sanctionnerons vite et durement tous ceux qui auront eu des comportements de sauvages, dès la première interpellation», dira-t-il sur un ton plein d?autorité. La mise en garde est adressée évidemment à toutes les communautés, surtout aux Gitans et aux Maghrébins dont les règlements de comptes avaient culminé avec les meurtres de Mohammed Bey Bachir le 22, puis de Driss Gaieb, le 29 mai. Sarkozy est venu donc annoncer qu'il garantira la «sécurité républicaine de tous ces citoyens», mais n'acceptera «plus aucune violence». Ce n'est pas «négociable», lance-t-il aux deux communautés depuis la cour du commissariat. «Il y aura régulièrement des contrôles aléatoires en ville et des perquisitions pour aboutir à un désarmement général», annonce Sarkozy qui estime que «la sécurité n'est pas une affaire de communautés. C'est l'Etat qui l'assure sans discrimination pour chacun de ses citoyens». A l?adresse de la communauté maghrébine qui a le sentiment de ne pas être aussi bien traitée par les autorités municipales que les «voisins» gitans, il dit être à l?écoute de ses doléances. «Que ceux qui ont un sentiment d'injustice viennent frapper à ma porte. Je suis prêt à les recevoir pour que nous en discutions», répond-il en s?engageant à revenir en septembre pour évaluer la situation.