Silence Pas le moindre mot sur les raisons de ce changement dans le communiqué laconique de la présidence. Quatre mois, jour pour jour, après avoir limogé Ali Benflis de son poste de Chef du gouvernement, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a opéré hier un remaniement «partiel» du gouvernement Ouyahia, son homme de confiance, dans ce qui s?apparente plus à un opération «nettoyage». Parmi les sept portefeuilles ayant changé de main, six d?entre eux étaient précédemment la chasse gardée du FLN, un parti sujet à d?insoutenables tiraillements depuis le 8e congrès, tenu en mars dernier, et désormais véritable «rampe de lancement» pour la présidentielle 2004, à laquelle Benflis est porté candidat par le comité central du FLN en attendant l?entrée en lice de son grand rival? Bouteflika, qui, faut-il le rappeler, veut défricher le terrain avant de mener une campagne électorale, tambour battant, les atouts maîtres sur la table. Les nouveaux ministres sont tout de suite taxés d?être des hommes de main honorés pour services rendus et donc aptes à jouer d?autres rôles de première importance en prévision de l?importante échéance électorale. Le communiqué de la présidence ne souffle mot sur les raisons du remaniement et en laisse pantois plus d?un. Mais ce qui ressort, en premier lieu, d?une première lecture de ce laconique communiqué est qu?il s?agit là d?un autre épisode du feuilleton latent avec d?autres ramifications qui se profilent à l?horizon, avec notamment un durcissement des positions au sein même de l?APN. Un horizon qui s?assombrit de plus en plus à l?heure où le FLN de Benflis prépare la tenue de son congrès extraordinaire dans ce qui semble être le dernier virage décisif avant le dénouement d?un «fratricide» nourri depuis mars dernier par la volonté des uns et des autres d?accaparer un leadership, qui ne laissera sans doute pas insensible l?applaudimètre. Cette nouvelle donne intervient aussi et surtout quelques heures seulement après la décision de CC du vieux parti de resserrer ses rangs derrière son président et de mettre en échec les tentatives de «redressement du FLN», dont les prémices étaient parvenues jeudi dernier directement de Djelfa, un des fiefs des inconditionnels de Bouteflika. En touchant à l?Exécutif en vertu des «largesses» que lui confère l?article 79 de la constitution, le président de la République semble apparemment bien décidé à aller au bout de sa logique «révisionniste».