Attitude «Rester circonspects face aux discours que les sociétés de la rive nord tiennent, depuis trois siècles, sur elles-mêmes et sur le monde.» «Difficile de ne pas être révolté par cette loi votée par le Parlement français et qui représente une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme», a déclaré le président de la République, Abdelaziz Bouteflika dans son discours prononcé, hier, à Tlemcen à l?occasion du 50e anniversaire de la création de l?Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema). Le Chef de l?Etat, qui avait inauguré plusieurs projets de développement (pôle universitaire, lycée, route et logement), a rappelé, dans son allocution , que «la puissance coloniale avait, en effet, réussi à détruire en grande partie le dense réseau scolaire qui existait dans les villes comme dans les campagnes algériennes en 1830. Les officiers de l?armée française de l?époque ont témoigné de leur étonnement devant les niveaux de scolarisation bien supérieurs à ceux des provinces françaises.» Pour la société algérienne, estime le président, la colonisation française a été massivement une entreprise de décivilisation. Evoquant la polémique qui a entouré cette loi qui fait l?apologie du colonialisme en Algérie, le président dira : «(?) Il faudra du temps, beaucoup de temps, des générations sans doute, pour que la société française se réconcilie avec sa propre histoire et apprenne à cohabiter avec elle». L?important pour nous, ajoute le président, ne réside pas dans les lois que se donne la représentation nationale française, «son contenu fût-il blessant pour la plupart d?entres nous». Et de poursuivre : «Nous devons rester circonspects face aux discours que les sociétés de la rive nord tiennent, depuis trois siècles, sur elles-mêmes et sur le monde.» A la société française, il lance un appel : «Elle doit se libérer des relents d?un passé attentatoire à la dignité humaine et qui, bien que s?affaiblissant au fil des ans, se manifeste maintenant comme le fantasme d?une puissance perdue, et semble-t-il regrettée par les nostalgiques de la domination coloniale.»