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“Il est difficile de ne pas être révolté”
Bouteflika à propos de la loi française du 23 février
Publié dans Liberté le 30 - 06 - 2005

Sur un ton coléreux, le chef de l'Etat a affirmé sans ambages, hier à Tlemcen, que “pour la société algérienne, la colonisation française a été massivement une entreprise de dé-civilisation”.
Entre Alger et Paris la tension ne cesse de monter. Abdelaziz Bouteflika n'a pas pris de gants hier pour dire qu'il était “difficile de ne pas être révolté par la loi votée par le Parlement français” sur la colonisation en Algérie le 23 février dernier, parce qu'elle “représente une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme”. Ainsi, après la protestation du parti du Front de libération nationale (FLN) avec le soutien des deux autres formations politiques de l'alliance présidentielle, le Rassemblement national démocratique (RND) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le président de la République leur emboîte le pas pour montrer que l'Algérie refuse catégoriquement que l'ancien occupant puisse tirer gloire de son entreprise coloniale.
Affirmant comprendre “l'indignation et la colère que l'apologie de la mission civilisatrice du colonialisme a suscitées auprès de beaucoup de nos concitoyennes et concitoyens”, Bouteflika précise qu'il ne partage pas “totalement la surprise des Algériens, car il faudra du temps, beaucoup de temps, des générations sans doute pour que la société française se réconcilie avec sa propre histoire et apprenne à respecter les civilisations des autres peuples et à cohabiter avec elles”. Mettant à nu les pratiques des colons, le chef de l'Etat rappellera amèrement que “la France n'a jamais voulu partager avec le peuple algérien sa supériorité dans le domaine scientifique malgré les propositions pressantes et généreuses de l'Emir Abdelkader, du capitaine Khaled et de deux des trois hommes phare de notre mouvement national, Cheikh Abdelhamid Ben Badis et Ferhat Abbas”.
Continuant sur sa lancée, il insistera sur l'importance de l'histoire dans les relations algéro-françaises. “Mais, il est nécessaire de réaffirmer que si notre pays est prêt à signer avec l'Etat français un traité de paix et d'amitié sur la base de l'égalité des nations et de la complémentarité de nos intérêts, il ne saurait en aucun cas cautionner, même par son silence, une prétendue mission civilisatrice du colonialisme qui reste pour nous, et pour tous les peuples colonisés de la planète, l'un des plus grands crimes contre l'humanité que l'histoire a connus”, balancera-t-il en direction de l'Elysée. Pour lui, l'Algérie tend au peuple français “de bonne volonté une main fraternelle pour relever ensemble les défis du futur et en finir avec le temps du colonialisme et de la prétention universaliste de l'Occident”. Reprenant au passage une citation de l'Emir Abdelkader qui recommande que “nous devons refuser le mimétisme et l'occidentalisme, non pas pour rejeter en bloc ce qui est occidental, mais pour y puiser tout ce qui peut nous aider à nous moderniser dans le domaine de la science et de la technique”, Bouteflika avertira : “Nous devons rester circonspects face aux discours que les sociétés de la rive nord tiennent depuis trois siècles sur elles-mêmes et sur le monde.” Il avait sorti sa grosse artillerie à l'occasion de la célébration des massacres du 8 Mai 1945, qui avaient fait 45 000 morts à Sétif, Guelma et Kherrata en écrivant aux organisateurs d'un séminaire sur les évènements du Constantinois : “Qui ne se souvient des fours de la honte installés par l'occupant dans la région de Guelma, une autre ville ayant vécu une terrible répression ! Ces fours étaient identiques aux fours crématoires des nazis. L'histoire de la colonisation a fait de l'Algérie un gigantesque camp de la mort et de la torture, ceint de fils barbelés et de champs de mines.”
Quelques jours plus tard, le Quai d'Orsay rappelait pour faire tomber la tension que la France et l'Algérie devaient travailler dans un respect mutuel. Reste à savoir si Paris, qui avait fait un pas positif par la voix de son ambassadeur en Algérie, Hubert Colin de Verdière, lequel avait qualifié les évènements du 8 Mai 1945 de “tragédie inexcusable”, lors de sa visite à Sétif, continuera sur cette voie ou réagira différemment aux déclarations de Bouteflika.
K. ABDELKAMEL


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