Le festival international de jazz de Montréal a honoré, mardi, la star du raï, Khaled, lui décernant le prix de Antonio Carlos-Jobim pour la «musique du monde», jour anniversaire de l'indépendance algérienne. «C'est avec joie que nous lui remettons ce trophée à la hauteur de sa réputation mondiale», a déclaré à la presse André Ménard, directeur artistique du festival de Montréal. «Ça me fait chaud au c?ur», s'est réjoui Khaled dédiant la palme à ses filles et à «l'Algérie, car aujourd'hui c'est la fête de l'indépendance». Il dira aussi : «Ce prix m?honore et honore mon pays, l?Algérie, et le drapeau.» Lors de la cérémonie de remise des trophées, Khaled est apparu jovial, tout sourire, surtout blagueur. Il s?est livré aux journalistes présents à c?ur ouvert. Ces derniers lui demandaient d?où lui vient ce fameux sourire contagieux. «Il suffit d?être algérien», leur dit-il. Interrogé, par ailleurs, sur le contexte politique algérien et mondial, la «raï star» a réitéré la puissance et l'universalité de la musique pour procurer de «la joie aux gens» et «faire passer un message de paix». «Il faut faire de la musique, faire du bruit, déranger quelqu'un. Avec la musique, on fait passer un message en douceur (...) car l'être humain est dur d'oreille», a-t-il ajouté, en souriant. Entourés de ses musiciens originaires d'Amérique latine, des États-Unis et du Maghreb, Khaled cite le guitariste et collaborateur Carlos Santana : «Quand je monte sur scène je monte avec une guitare et non avec une kalachnikov ?» C'est la seconde année que cette palme est décernée. L'an dernier, elle était revenue au Cubain Ibrahim Ferrer. Mecque du jazz au Canada, le festival de Montréal attend, pour sa 26e édition, près de 2 millions de spectateurs pour ses 500 spectacles dont plus de la moitié sont gratuits.