Polémique Une fois encore le débat est ouvert : faux pour certains, vrai pour d?autres. Le festival de Timgad a, de nouveau, suscité une polémique lors de la conférence de presse qui été animée par Lakhdar Ben Terki, directeur de l?Office national de la culture et de la communication, et Mourad Betrouni, directeur du patrimoine au ministère de la Culture, annonçant la tenue du festival de Batna du 15 au 22 juillet. M. Betrouni a souligné que «les théâtres archéologiques représentent un patrimoine à exploiter pour le présent et l'avenir, précisant que les manifestations culturelles, à l'image du festival de Timgad, ne nuisent pas à ces sites». L'organisation de manifestations culturelles et artistiques dans des théâtres de ce genre est, selon lui, une pratique mondiale, car contribuant efficacement à tisser une relation étroite entre la société et ses sites archéologiques. «Ces activités sont le meilleur moyen de sensibiliser le citoyen à l'importance de ces sites archéologiques, d'une part, et d'autre part elles permettent de les revitaliser», a-t-il estimé. Quant à la polémique concernant la nuisance du festival au site, il dira qu?elle n?est pas fondée et qu?il s?agit d?un faux débat. Il rejette catégoriquement l'idée que l'organisation annuelle du festival de Timgad puisse porter atteinte au théâtre romain. Il appelle, dans ce contexte, «ceux qui s'opposent à l'organisation de cette manifestation à revoir leur perception du patrimoine culturel, car inadaptée à la philosophie de protection et de promotion de ce patrimoine, une philosophie adoptée par l'Algérie depuis le recouvrement de ses biens culturels.» Il a, par ailleurs, estimé «nécessaire de dépasser l'étape de la protection vers l'exploitation des sites archéologiques, ce qui s'inscrit dans le sillage de la politique du ministère de la Culture, sachant que, outre leur dimension culturelle, ces sites sont à même de drainer des revenus et de créer des emplois dans leurs wilayas d'implantation». Au plan technique, M. Betrouni a estimé que le programme varié du festival de Timgad est loin «de nuire au site», précisant que les textes juridiques et les cahiers des charges sont minutieusement respectés dans l'organisation de la manifestation. Il est à rappeler que l?Association algérienne de protection et de promotion du patrimoine archéologique a estimé que «l'organisation du festival dans l'enceinte de ce site historique risque de lui porter des préjudices considérables». L'association a également dénoncé «l'absence de mesures transitoires, pour transférer le festival à l'extérieur du théâtre romain, en attendant la construction d'une structure le jouxtant». «L'esplanade du théâtre romain subit des travaux de démolition pour l'installation de la scène du festival, les véhicules lourds, traversant le site, brisent le carrelage et induisent des dommages par l'utilisation du béton armé pour l'installation de l'éclairage, des vestiaires et autres, sans contrôle ni consentement des services archéologiques», a déploré l'association. - Le 15 juillet sera inaugurée la 27e édition du Festival international de Timgad. Ce rendez-vous artistique verra la participation d?artistes nationaux, étrangers et arabes. Il est à relever toutefois une forte présence algérienne, comme Seloua, Nouri Koufi? Par ailleurs, et selon Lakhdar Ben Terki, directeur de l?Office national de la culture et de l?information et organisateur du festival, il y a un souci de restructurer le festival et de revoir sa réorganisation, d?où la participation de l?Algérie au congrès des festivals arabes qui s?est tenu aux Emirats arabes unis. «Nous tenons à hisser le festival à un niveau professionnel, à l?image des autres festivals arabes, à l?instar de Djarach et Baâlbek. Cela nécessite cependant, énormément, d?efforts.» Le même responsable dira que l?Algérie accueillera la prochaine édition du congrès des festivals arabes qui se tiendra au mois de mars 2006. M. Ben Terki appelle les journalistes à promouvoir le festival. «Le festival de Timgad, dit-il, est une action culturelle, et un travail culturel ne peut se faire sans l?apport de la presse.» Et c?est pour cette raison qu?il déplore l?attitude de la presse qui, depuis quelques années, s?engage dans une sorte de «croisade» contre la tenue du festival sous prétexte, et cela à la base de certains dires, qu?il nuit au site et contribue à sa dégradation, sans qu?elle ait connaissance du fait.