Tension La flambée de violence, qui a fait onze victimes palestiniennes et six israéliennes en quatre jours, risque de faire voler en éclats une trêve fragile. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a néanmoins réaffirmé que cette opération «aurait lieu selon le calendrier fixé par le gouvernement et approuvé par la Knesset (Parlement)». «Des attentats n'empêcheront pas le redéploiement. Mais en cas d'attentat, la réaction d'Israël sera très dure», a souligné M. Sharon, qui a accusé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de ne pas prendre «de mesures sérieuses contre le terrorisme», même s'il «comprend le danger que (cela) représente». Présent à Gaza depuis jeudi pour tenter de sauver la trêve, celui-ci a condamné les tirs de roquettes et d'obus de mortier sur le sol israélien ou sur des colonies juives, qui ont eu lieu ces derniers jours, les qualifiant d'actes «ridicules». Tout en promettant ne pas vouloir déclencher «de guerre civile», M. Abbas a ouvertement critiqué le Hamas, sans le nommer, déclarant à son attention : «On ne peut pas d'un côté parler d'unité et, sur le terrain, tout faire pour affaiblir l'Autorité palestinienne». «Nous ne permettrons pas que des terroristes menacent ou fassent peur à notre peuple», a-t-il ajouté sans préciser qui il visait, affirmant également qu'il ne permettrait pas que «certains violent les accords de cessez-le-feu conclus au Caire» en mars. A la suite des dernières violences, l'armée israélienne a massé des blindés au nord de la bande de Gaza et menace de frapper beaucoup plus fort si les tirs de roquettes ne cessent pas. La situation a été jugée suffisamment préoccupante par les Etats-Unis pour que ceux-ci envoient dans la région la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice. Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï s'est félicité de la venue de Mme Rice, estimant que les Palestiniens sont «dans une situation très critique». Une délégation égyptienne dirigée par le général Moustafa Al-Bouheïri, numéro deux du service des renseignements, est également attendue, ce dimanche, à Gaza pour discuter avec les groupes palestiniens des moyens de sauver la trêve. Le Hamas a, pour sa part, accusé Israël de faire «exploser la trêve», et des représentants de ce mouvement ont promis, samedi, de venger la mort de quatre des leurs, tués la veille dans des raids israéliens dans la bande de Gaza. «Nous poursuivrons nos attaques à la roquette contre l'ennemi sioniste», a proclamé par haut-parleur un membre de la branche armée du Hamas devant une foule de 10 000 personnes criant «vengeance». Par ailleurs, un haut responsable israélien a menacé, ce dimanche, les Palestiniens d'une offensive terrestre dans la bande de Gaza «dans les prochaines heures» si les tirs de roquettes ne cessaient pas. «Cela dépend de ce qui va se passer durant les prochaines heures. Ce qui est certain c'est que nous ne tolérerons pas la pluie de roquettes», a déclaré le vice-ministre de la Défense Zeev Boim, interrogé sur un lancement éventuel d'une opération terrestre de grande envergure dans la bande de Gaza.