D?autres noms de prophètes issus de la tradition monothéiste sont attribués comme prénoms en Algérie et dans le monde musulman. On citera en premier un nom très répandu, Idriss, nom arabe du prophète Enoch, dérivé du verbe darasa «étudier, suivre un cours, professer, enseigner». Idriss est considéré, en effet, dans la tradition musulmane, comme le premier homme à avoir utilisé l?écriture. La variante courante de ce nom est Driss, que l?on retrouve aussi au Maroc. Les Touareg, eux, emploient la forme Idrisa, courante en Afrique noire. Un autre nom de prophète est également d?usage courant : Lyes, qui provient du classique Ilias, forme arabe du nom du prophète Elisée, rapporté par les lexicographes arabes au verbe laysa, à la sixième forme, talayasa «être bon, bienveillant, doux, être indulgent pour les défauts des autres». Illias est également employé, aujourd?hui, en concurrence avec Lyes. Les Touareg ont deux variantes propres de ce nom : Elias et Laysa . Citons encore parmi les noms de prophètes utilisés en Algérie, le nom de Jonas, célèbre pour être resté longtemps dans le ventre d?un poisson (une baleine ?) : sa forme arabe est Yunes, on le rattache à un nom sémitique signifiant «colombe». Enfin, deux prophètes de la tradition arabe, Salih? et Chu?âyb, figurent également dans notre nomenclature des prénoms : le premier nom signifie «utile, réformateur» (racine SLH? que nous examinerons par ailleurs) et le second de cha?âba «se rassembler, se réunir, se joindre à quelqu?un». Si Salih? existe depuis longtemps, Cho?âyb est d?introduction récente.