Tendances On ne le répétera pas assez : jamais une intersaison n?a connu un aussi incessant ballet de joueurs endossant, à tort et à travers, le maillot de leur nouveau club, comme cette période spécifique aux transferts tous azimuts. C?est Laïfaoui, l?ex-joueur de l?OM Ruisseau, qui a ouvert ce défilé de mauvais goût en se prenant en photo dans plusieurs rédactions sportives avec le maillot du MC Alger avant d?aller signer un contrat au CR Belouizdad. Ce joueur aura même l?audace de mentir sur cette histoire qu?il qualifia de mise en scène avant d?être dénoncé par les rédactions chez lesquelles il s?est prêté pour la postérité. L?histoire de Laïfaoui est loin d?être un cas isolé puisque d?autres joueurs lui emboîteront le pas : Ouslati, négociant avec le MCA la veille, ira apposer sa signature chez Hannachi le lendemain et posant bien sûr avec le maillot jaune des Canaris. L?image est diffusée par tous les journaux, mais voilà qu?Ouslati, sous la pression des supporters et des dirigeants du Chabab, enlève le maillot jaune (on est loin du tour de France de cyclisme !) et retourne à Laâqiba. C?est le coup de théâtre et Hannachi menace même de porter l?affaire en justice. Ni les joueurs ni les dirigeants n?ont de respect pour le maillot et les couleurs du club. La leçon n?étant jamais retenue chez nous, c?est au tour de Maouche d?aller à la cabine d?essayage de l?USMA pour poser avec le maillot Rouge et Noir, tout en déclarant son amour et sa préférence pour ce club. Le lendemain, comme si de rien n?était, il retourne à son club, le MCA en demandant même des excuses à ses dirigeants qui ne se sont pas offusqués d?un souffle. Puis vlan ! Maouche retourne à l?USMA dont les dirigeants sont fiers de l?accueillir, relayés par des plumes habituées à plonger dans l?encrier de leurs maîtres. Ouslati remet cela, en allant frapper à la porte de la JSK, quant à Mehdaoui, il s?est faufilé pour reprendre les entraînements avec son ancien club Blida. Ne parlons pas de Tahraoui, ce joueur transféré pour 1,25 milliard de centimes pour jouer quelques bribes de match et marquer un but sur penalty avant de mettre les voiles pour la JSK. Zahaf, le président blidéen, crie au vol et au scandale. C?est dire que le football est tombé bien bas et que tout a été désacralisé et banalisé. Chez nous, avant, ce type de comportement n?existait pas tellement, les acteurs étaient des gentlemen et leur transfert d?un club à un autre se faisait dans les règles de l?art, comme c?est le cas, ailleurs, dans le monde professionnel où Il ne viendrait jamais à l?idée d?un joueur, une fois qu?il signe et qu?il pose avec le maillot de son nouveau club, d?aller après dans un autre club. C?est une question de culture aussi.