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Histoires vraies
L?avion fantôme (2e partie)
Publié dans Info Soir le 04 - 08 - 2005

Résumé de la 1re partie Dans moins de deux heures, l?appareil doit atteindre sa destination. Les pilotes, drogués, n?ont toujours pas repris conscience. Euvens, aidé d?un passager, essaie de remédier à cette situation.
En un discours calme et autoritaire, Euvens s?adresse aux passagers. Rares sont les hommes capables de trouver les mots dans ces moments-là. M. Euvens les trouve, ou à peu près. Il leur explique que l?équipage est drogué, mais qu?il n?y rien à craindre pour le moment. Cependant, il a besoin d?aide. «Si quelqu?un a des notions de radio, qu?il vienne avec moi !»
Un jeune homme timide lève la main. Il est anglais, ingénieur électronicien. Euvens lui demande de le suivre. Un instant, les deux hommes se regardent, comprenant la gravité de la situation, puis ils disparaissent dans la cabine de pilotage, laissant les passagers seuls, agrippés à leurs sièges.
Toutes les cinq minutes environ, Euvens ouvre la porte et affirme que le pilote va beaucoup mieux et qu?il est presque en état de reprendre les commandes.
«Tout va bien», dit-il.
En réalité tout va mal, Euvens et le jeune ingénieur n?ont pas réussi à réveiller l?équipage. Ils ont dû extirper le copilote et le mécanicien du cockpit pour les allonger sur le sol de la cabine. La pharmacie de bord ne contient aucun produit susceptible de contrarier l?effet de la drogue et les tasses de café noir ne servent à rien. Impossible même de leur en faire ingurgiter.
Cependant, au bout de quelques minutes, le commandant, qui semblait moins atteint, balbutie des mots sans suite. Mais il demeure incapable de bouger et ne retrouve pas sa lucidité.
Il doit rester environ deux heures avant l?arrivée à Dakar. C?est une supposition, car personne n?est capable de dire si le cap suivi par l?avion est bien le bon. Alors, si rien ne se passe, l?appareil ira tout droit, toujours tout droit, jusqu?au bout du carburant, avant de piquer toujours tout droit dans l?océan.
Mais le jeune ingénieur vient de pousser un cri de joie : il a Casablanca par radio, et Casa lui demande l?immatriculation de l?appareil et sa position. Le malheureux s?évertue un moment à expliquer qu?il n?en sait rien, et puis il raconte leur incroyable situation. Il y a un silence rempli de grésillements à l?autre bout, puis la voix lointaine de Casa lui demande de parler sans interruption, c?est le seul moyen de repérer leur fréquence et par là leur position.
L?ingénieur dit n?importe quoi pendant deux minutes environ, puis la voix de Casa, de plus en plus lointaine, assure qu?ils sont repérés, qu?ils font cap au sud-sud-ouest, qu?ils survoleront Dakar dans une heure trente. La communication se brouille. Mais qui va les aider à atterrir ? Qui ?
Dans son coin, M. Naj pique une crise de nerfs ; il se précipite tout à coup vers la porte en criant : «L?avion tombe, l?avion tombe !»
Euvens a juste le temps de le rattraper et, après une courte lutte, il est obligé de l?assommer carrément. Il ne faut pas de panique, c?est l?essentiel. (à suivre...)


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